News Day FR

prévisions à la baisse avec un ralentissement des ventes

L’équipementier automobile Forvia a revu à la baisse ses objectifs annuels vendredi. Le groupe français souffre du ralentissement des ventes de voitures électriques et plus généralement de l’atonie du marché automobile.

L’ancien Faurecia vise désormais une marge opérationnelle comprise entre 5% et 5,3% pour l’année 2024, contre 5,6% à 6,4% auparavant. Son chiffre d’affaires est estimé entre 26,8 et 27,2 milliards d’euros, contre 27,5 à 28,5 milliards précédemment visés. « Nous avons eu de mauvaises nouvelles. Nous ne voyons pas, d’ici la fin de cette année, comment le marché (automobile) pourrait se redresser», a résumé le directeur général de Forvia, Patrick Koller, dans un entretien à l’AFP.

« Nous pensions que les moteurs thermiques compenseraient la réduction de la motorisation électrique. Et cela ne s’est pas produit (…) Et nous espérions que les Européens prépareraient la réglementation CAFE 2025, composée de normes d’émissions de CO2 plus strictes, qui prévoyait de produire davantage de voitures électriques et hybrides rechargeables fin 2024 pour préparer le année 2025, a-t-il expliqué. “Et cela ne se concrétise pas non plus”, a déclaré le patron de Forvia.

Le neuvième équipementier mondial (en chiffre d’affaires en 2023) fabrique notamment des sièges, des intérieurs, des phares et des systèmes d’échappement pour de nombreux constructeurs comme Stellantis, Mercedes ou BYD. La décarbonation de l’automobile est “inévitable”, mais croire que la croissance vers l’objectif 2035 (zéro émission) serait linéaire était une erreur, a relevé M. Koller.

Pour relancer le marché, il faut désormais « proposer ces voitures électriques à des prix beaucoup plus attractifs », avec des modèles plus petits et avec moins d’autonomie, selon le patron de Forvia.

Action au plus bas

L’action de l’équipementier était au plus bas ces derniers jours à la Bourse de Paris, où elle a clôturé à 8,49 euros jeudi. Lourdement endetté depuis le rachat du groupe allemand Hella en 2022, l’équipementier avait déjà annoncé en février un plan d’économies qui pourrait réduire ses effectifs en Europe de 10.000 personnes d’ici 2028, sur 157.000 salariés au total. .

Déjà 5.500 salariés devraient avoir quitté Forvia d’ici fin 2025, ce qui “accélère” son projet initial pour en récolter rapidement les bénéfices, a déclaré M. Koller. Il entend également renforcer les synergies avec Hella. Pour rassurer les marchés, Forvia a confirmé son objectif de désendettement, visant toujours un ratio dette nette ajustée/excédent brut d’exploitation (Ebitda) ‘inférieur’ à 1,5 en 2025, contre un ratio de 2 au premier semestre 2024.

L’équipementier avait déjà annoncé en juillet que ses résultats annuels devraient se situer “dans le bas de la fourchette” annoncée précédemment. Les arrêts de production en Amérique du Nord, liés à des stocks déjà très élevés, les retards dans le démarrage de la production de nombreux modèles, mais aussi les effets de change ont encore compliqué la situation.

Opportunité chinoise

Mi-septembre, Mercedes et BMW ont également annoncé une révision à la baisse de leurs objectifs en raison du mauvais climat économique, notamment en Chine. Mais Forvia se voit différemment. “La menace que peut représenter la Chine pour les constructeurs non chinois n’existe pas pour nous”, a assuré M. Koller. Au contraire, les constructeurs chinois sont « une opportunité » alors que cette région est la seule qui voit encore son marché automobile croître.

« Nous avons démontré notre capacité à être compétitifs sur le marché chinois grâce à la croissance rentable que nous y connaissons depuis des années. Ce partenariat va nous aider en Europe, à l’heure où plusieurs constructeurs chinois comme BYD et Chery annoncent des ouvertures d’usines en Europe, a souligné M. Koller.

En Europe, « nous verrons le marché se stabiliser en production autour de 16 millions de véhicules, mais ce ne seront pas les mêmes constructeurs qui les fabriqueront. Il est presque certain que les constructeurs chinois prendront une part de ce marché (…) Et comme ils ont pris le leadership technologique en matière d’électrification et d’architecture électrique et électronique, ils imposeront leur modèle économique et leur structure de coûts”, prédit M. Koller.

/ATS

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

Related News :