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Industrie québécoise des batteries | La Défense américaine sort à nouveau le chéquier

La Défense américaine sort encore une fois le chéquier de l’industrie québécoise des batteries, cette fois pour un projet moins controversé. Nano One obtient 18 millions CAN pour accélérer la production de matériaux cathodiques – le pôle positif d’une batterie – dans l’usine qu’elle exploite sur la Rive-Sud de Montréal.

Cette entreprise, dont le siège social est situé à Vancouver, se spécialise dans la fabrication de matériaux cathodiques pour les batteries LFP (lithium-fer-phosphate), un créneau qui gagne en popularité.

“Notre procédé nous permet de nous éloigner des méthodes venues de Chine”, déclare le fondateur et PDG de Nano One, Dan Blondal, lors d’un entretien téléphonique avec La presseJEUDI. C’est quelque chose [le 18 millions] ce qui change la donne pour nous. »

On associe souvent les batteries aux véhicules électriques, mais les batteries LFP, moins coûteuses à fabriquer, sont également appréciées dans le créneau dit du stockage stationnaire. Il s’agit de batteries qui alimentent par exemple des endroits difficilement accessibles pour les réseaux de distribution d’électricité.

Nano One avait annoncé l’acquisition de l’usine située à Candiac en 2022. Le géant de la chimie Johnson Matthey en était l’ancien propriétaire. Il s’agit encore d’un site pilote. Environ 600 tonnes de matériaux cathodiques y sont produites. Nous aimerions atteindre à terme environ 2000 tonnes. Une usine à grande échelle peut produire entre 50 000 et 100 000 tonnes par an, selon certains spécialistes.

« C’est relativement petit par rapport à ce que nous voyons en Chine, mais c’est un tremplin vers quelque chose que nous souhaitons déployer à plus grande échelle », explique M. Blondal.

Au bon moment

L’argent de Washington arrive à point nommé pour Nano One. Cela permettra de renflouer les caisses de l’entreprise fondée en 2011. Comme on parle encore d’une jeune entreprise, elle est toujours déficitaire et au stade où elle doit puiser dans ses réserves financières.

Au 30 juin, l’entreprise avait encore accès à 15 millions, contre 23 millions trois mois plus tôt. Le soutien de la Défense américaine a fait bondir le cours de son action à la Bourse de Toronto. Jeudi matin, le titre a augmenté de 26 %, soit 18 cents, pour s’échanger à 88 cents.

Les projets québécois de Nano One sont moins médiatisés dans le secteur des batteries. L’entreprise, qui aimerait obtenir l’appui du gouvernement Legault, estime qu’elle est désormais mieux outillée pour y parvenir, estime M. Blondal.

Selon lui, les discussions vont bon train avec Investissement Québec.

Même si Nano One obtient de l’argent des États-Unis, ce soutien financier ne s’accompagne pas d’obligations d’approvisionner la défense américaine.

« Nous avons toujours la liberté de vendre à qui nous voulons », affirme M. Blondal. Ce que veut Washington, c’est augmenter les approvisionnements nord-américains. »

Moins délicat

Pour le ministère américain de la Défense, il s’agit d’une deuxième intervention en quatre mois dans le secteur des batteries. En mai dernier, l’administration américaine a accordé près de 11 millions CAN à Lomiko Metals, qui gère le projet de mine de graphite La Loutre, situé à Haute-Gatineau.

Ce minéral pourrait être utilisé dans la fabrication de batteries pour véhicules électriques.

Le projet de la société minière établie en Colombie-Britannique, qui a également obtenu le soutien d’Ottawa, est cependant loin de faire l’unanimité. Le gouvernement Legault a notamment indiqué qu’il ne pouvait pas le soutenir financièrement, du moins pour le moment, en raison du manque d’acceptabilité sociale.

Les opposants craignent les répercussions d’une mine à ciel ouvert dans une zone située à proximité de plusieurs lacs de villégiature. Lomiko, de son côté, a indiqué qu’elle réaliserait des études de faisabilité et qu’elle serait soumise à un examen par le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE).

La société minière prévoit que la construction débutera en 2027.

NanoOne en bref

  • Spécialité : Fabrication de matériaux cathodiques (pôle positif d’une batterie)
  • Fondé : 2011
  • Siège social : Vancouver
  • Président et chef de la direction : Dan Blondal
  • Installations : Candiac (usine de commercialisation) et Surrey, Colombie-Britannique (centre de recherche)
  • Effectif : 110 personnes (40 à Candiac)

Apprendre encore plus

  • 10,3 millions
    Prix ​​payé par Nano One pour acheter l’usine Johnson Matthey de Candiac.

    nano un

    95 %
    Part de marché de la Chine dans la production mondiale de batteries LPF.

    agence internationale de l’énergie

 
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