News Day FR

Suspendu de l’école après seulement quelques jours de cours

Le nombre de jeunes suspendus de l’école après seulement quelques jours de cours a explosé cette année, selon les organismes de lutte contre le décrochage scolaire, plus habitués à accueillir ces jeunes à partir d’octobre.

« C’est dramatique, la situation est pire qu’avant », affirme Mélanie Marsolais, directrice générale du Regroupement des organismes communautaires québécois de lutte au décrochage scolaire, qui regroupe une trentaine de membres travaillant directement auprès des jeunes pour les maintenir à l’école ou les y ramener.

Lors d’une réunion des organisations membres du Regroupement le 10 septembre dernier, le constat était assez inquiétant, relate M.moi Marsolais.

« Il y avait déjà beaucoup d’endroits où il y avait des enfants qui étaient suspendus, quelques jours après leur retour en classe. L’école ne sait pas quoi faire de ces enfants qui ont de si grands besoins », déplore-t-elle.

« Futurs décrocheurs »

Les suspensions, qui peuvent varier de quelques jours à quelques semaines, surviennent principalement dans les écoles secondaires, mais désormais aussi dans les écoles primaires, ajoute le directeur général.

« Ce sont de futurs décrocheurs scolaires. Si, dès maintenant, nous ne sommes pas en mesure de leur donner les bases dès le primaire, il y a quelque chose qui ne va pas », affirme M.moi Marsolais.

L’intimidation et la violence entre étudiants, ainsi que la consommation de drogues, figurent parmi les raisons les plus courantes de suspension, selon les directeurs d’organismes communautaires avec lesquels Le Journal j’ai eu une conversation.

Ils ont toutefois demandé à ne pas être identifiés, afin de protéger leur lien de confiance avec les écoles qui leur réfèrent les jeunes suspendus.

« En général, nous recevions des demandes à partir de la fin octobre, parfois de la mi-octobre, mais pas aussi tôt dans l’année scolaire », explique l’un d’eux. « Maintenant, nous recevons des appels d’autres organismes qui souhaitent également lancer des programmes de suspension alternatifs pour répondre aux besoins. »

Dans le milieu communautaire, le constat est le même : les jeunes ne réussissent pas bien et l’école n’a pas les moyens de leur apporter une aide adéquate.

Pénurie de professionnels

Certains déplorent la fermeture des classes ressources dans les écoles secondaires, d’autres pointent du doigt le manque de personnel scolaire, notamment parmi les professionnels comme les psychoéducateurs et les psychologues.

Selon les plus récentes données gouvernementales, 10,7 % des postes professionnels étaient encore vacants dans les écoles publiques du Québec à la mi-septembre.

La Fédération des professionnelles et professionnels en éducation du Québec confirme qu’il manque « pas mal de monde » dans le réseau scolaire.

Son président, Jacques Landry, s’interroge toutefois sur la pertinence des suspensions. « Quel est le caractère éducatif d’une telle conséquence ? […] « Nous croyons toujours que les meilleurs services sont ceux offerts dans les écoles », dit-il.

Avez-vous des informations à partager avec nous sur cette histoire ?

Écrivez-nous à ou appelez-nous directement au 1-800-63SCOOP.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

Related News :