OpenAI, le créateur de ChatGPT, a lancé jeudi o1, un nouveau type de modèle d'intelligence artificielle (IA) générative capable de raisonner et de répondre à des questions plus complexes, notamment mathématiques, dans l'espoir de réduire le risque d'hallucinations.
« o1 réfléchit avant de répondre », a déclaré OpenAI dans un communiqué publié en ligne. L’entreprise progresse ainsi vers son objectif de développer une IA « générale », c’est-à-dire une intelligence artificielle mais similaire à celle des humains.
Sam Altman, le patron d'OpenAI, a félicité ses équipes chez X pour ce « nouveau paradigme : une IA capable de raisonner de manière complexe et générale ».
Il a toutefois déclaré que la technologie « est encore imparfaite, encore limitée, et qu’elle semble plus impressionnante la première fois qu’on l’utilise qu’après avoir passé plus de temps avec elle ».
La version bêta de o1 a été mise à disposition jeudi, initialement pour les utilisateurs payants de ChatGPT.
Testé par l'AFP sur des questions de logique simples, o1 a obtenu les mêmes résultats que GPT-4o, mais en prenant plus de temps, et en détaillant davantage son raisonnement, au lieu de générer une réponse presque instantanément.
Une autre différence est que le nouveau modèle n’est actuellement pas capable de traiter ou de générer du contenu autre que du texte.
– Investissements –
Ce lancement intervient alors qu'OpenAI cherche à lever des fonds qui pourraient la valoriser à environ 150 milliards de dollars, ce qui en ferait l'une des entreprises privées les plus valorisées au monde, selon les médias américains.
Parmi les investisseurs figurent Microsoft et le géant des puces Nvidia. Parmi les autres noms qui circulent dans la presse figurent Apple, qui utilise déjà la technologie de la start-up dans son nouveau système d'intelligence artificielle générative, la société de capital-investissement Thrive Capital et MGX, un fonds d'investissement soutenu par les Émirats arabes unis.
Avec ChatGPT, OpenAI a lancé la vague de l'IA générative (production de contenu à partir d'une simple requête en langage courant) fin 2022 et est devenu la star de la Silicon Valley.
Depuis, de son principal investisseur Microsoft à Google en passant par Meta (Facebook, Instagram), tous les grands groupes technologiques se livrent une concurrence acharnée avec des outils censés aider l'humain dans son quotidien, de l'écriture de messages à l'éducation en passant par la création artistique.
Mais ces « assistants IA » restent des machines qui prédisent – de manière très convaincante – des séquences de mots ou des arrangements de pixels, sans conscience et donc sans comprendre leurs phrases ou leurs images.
Formés sur des montagnes de données collectées en ligne, ils peuvent halluciner (inventer des faits) et avoir du mal à résoudre des problèmes mathématiques simples.
– « Corrigez vos erreurs » –
OpenAI a testé son nouveau modèle sur la résolution de problèmes mathématiques ou la production de lignes de code, et « dans de nombreux tests de référence qui nécessitent une forte capacité de raisonnement, o1 rivalise avec les performances des experts humains », a déclaré la société.
Lors d'un concours de mathématiques destiné aux lycéens américains, o1 s'est classé « parmi les 500 meilleurs étudiants », a ajouté la société.
« Comme un être humain qui pourrait réfléchir longuement avant de répondre à une question difficile, o1 utilise une série de pensées », explique OpenAI.
« Il apprend à reconnaître et à corriger ses erreurs. Il apprend à décomposer les étapes difficiles en étapes plus simples. Il apprend à essayer une approche différente lorsque l'approche actuelle ne fonctionne pas. »
Même si le nouveau modèle « hallucine moins », « nous ne pouvons pas dire que nous avons résolu le problème des hallucinations », a admis Jerry Tworek, un chercheur d'OpenAI interrogé par The Verge.
Un autre problème des modèles existants est qu’ils fonctionnent comme des boîtes noires pour les utilisateurs.
La startup estime que le nouveau modèle représente une amélioration en termes de sécurité et d’alignement avec les valeurs humaines, car son raisonnement devient « lisible » et applique mieux les règles de sécurité.
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