Une condamnation et un mécontentement. La France a protesté jeudi 12 septembre contre la condamnation à trois ans de prison d'un de ses ressortissants par un tribunal azerbaïdjanais « pour des graffitis dans le métro », dénonçant un « traitement arbitraire et ouvertement discriminatoire », dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
« Théo Clerc a été condamné le 10 septembre par un tribunal azerbaïdjanais à trois ans de prison pour des graffitis dans le métro, tandis que ses deux co-prévenus, pour exactement les mêmes faits, titulaires d'une autre nationalité, ont été condamnés à une simple amende », a déploré le porte-parole du ministère.
Comme l'explique StreetPress dans un article consacré à cette affaire, Théo et ses deux amis ont écrit le terme « Jaezo », qui selon ses auteurs n'est pas politique et n'a pas de réelle signification.
Tensions diplomatiques
Cette condamnation intervient alors que les relations diplomatiques entre les deux pays ne sont pas au mieux. Fin 2023, le pays caucasien avait annoncé l’expulsion de deux diplomates français pour des activités « incompatibles avec leur statut ».
L'ambassadrice de France, Anne Boillon, avait été convoquée au ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères pour se voir signifier « une ferme protestation contre les agissements de deux employés de l'ambassade de France incompatibles avec leur statut diplomatique ».
Cette expulsion intervient après que la France a vendu des équipements de défense sol-air et de vision nocturne à l’Arménie, alors en guerre avec l’Azerbaïdjan. Bakou avait accusé à plusieurs reprises Paris de « déstabiliser le Caucase ».
Un autre Français arrêté
Un autre Français, Martin Ryan, est actuellement détenu en Azerbaïdjan, accusé d’espionnage. En avril dernier, le ministère des Affaires étrangères avait réitéré « catégoriquement » son « rejet des allégations présentées par l’Azerbaïdjan pour justifier ses actions hostiles à notre encontre ».
La semaine dernière, le Quai d'Orsay avait rendu publiques de nouvelles recommandations aux ressortissants français, leur déconseillant de se rendre en Azerbaïdjan, « sauf motif impérieux ». Il avait pointé « un risque d'arrestation, de détention arbitraire et de procès inéquitable ».
Bakou avait condamné cet avertissement via le porte-parole du ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères Ayxan Hacizada, dénonçant des « allégations sans fondement ».
Il a également estimé que la France exprimait ainsi son intention de « détériorer davantage ses relations avec l’Azerbaïdjan ».
Article original publié sur BFMTV.com
Related News :