Selon les dernières données disponibles, au 10 septembre, la France était à près de 92% de sa capacité de stockage et les pays de l'Union européenne étaient en moyenne à 93% et donc au-dessus de l'objectif de 90% au 1er novembre.
L'industrie gazière française s'est montrée “calme” pour l'hiver prochain, les stocks étant déjà bien remplis, malgré l'arrêt du transit du gaz russe via l'Ukraine, lors d'une conférence de presse jeudi. “A ce jour, nous sommes assez sereins sur le passage de l'hiver à venir, nous sommes à peu près dans les mêmes conditions que l'an dernier, voire légèrement mieux, puisque les stockages sont remplis à environ 90%”, a déclaré Sandrine Meunier, PDG de GRT Gaz, principal opérateur français de transport de gaz et deuxième transporteur européen.
« Nous avons une consommation stable et des approvisionnements en GNL qui sont également à un bon niveau, donc nous ne voyons pas vraiment de tension sur le réseau à ce jour », a-t-elle ajouté, tout en appelant à maintenir la « modération » afin de se prémunir d'une éventuelle forte vague de froid.
« Depuis 2022, il y a vraiment une très grosse anticipation dans le remplissage des stockages », a ajouté Laurence Poirier-Dietz, PDG de GRDF, principal opérateur de distribution de gaz. Elle a souligné que le niveau de 90% de remplissage des stocks était auparavant observé « beaucoup plus tard dans la saison, vers octobre ou mi-novembre ». « On a un hiver 2024-2025 qui est sécurisé et, en fonction des prix de marché, la constitution des stocks se fera de la manière la plus judicieuse, mais aujourd'hui, on n'est pas en alerte sur ces sujets pour notre hiver », a conclu Laurence Poirier-Dietz.
Incertitude sur l'approvisionnement des pays européens à moyen terme
Après l'invasion de l'Ukraine par Moscou et la réduction drastique des approvisionnements russes, les vingt-sept pays membres de l'Union européenne ont adopté en juin 2022 un cadre législatif les obligeant à atteindre collectivement un taux de remplissage de 90 % de leurs installations de stockage de gaz au 1er novembre de chaque année. L'objectif était de renforcer leur autonomie énergétique et de réduire leur dépendance aux approvisionnements en gaz russe. Selon les dernières données disponibles, au 10 septembre, la France était à près de 92 % de remplissage de ses installations de stockage et les pays de l'UE en moyenne à 93 %.
Si cette dépendance s'est considérablement réduite depuis février 2022 et le début de la guerre de la Russie en Ukraine, grâce à l'utilisation croissante de gaz naturel liquéfié transporté par bateau, et à l'augmentation de l'approvisionnement par gazoduc de la Norvège, la Russie a continué à approvisionner l'Europe en gaz via l'Ukraine. Mais le président Volodymyr Zelensky a annoncé le 27 août que l'Ukraine ne renouvellerait pas son contrat avec la Russie avant le 31 décembre, apportant une certaine incertitude sur l'approvisionnement des pays européens à moyen terme.
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