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Au salon Top Resa à Paris, la destination outre-mer résiste à l’inflation

Comme chaque année à la même période, les professionnels du tourisme se donnent rendez-vous à Paris pour le traditionnel salon Top Resa. Pour cette 46e édition, les acteurs économiques doivent faire face à une nouvelle donnée : la baisse du pouvoir d’achat des visiteurs due à l’inflation.

Au salon Top Résa de Paris, le visiteur que personne ne veut voir franchir les portes du hall d’exposition de la Porte de Versailles, c’est l’inflation. Face à la hausse constante des prix et à la cherté de la vie dans les DOM-TOM, le porte-monnaie des ménages prend un coup. Pour contrer la flambée galopante des prix et redonner un coup de fouet aux destinations et inciter les touristes à venir, les agences de voyages caribéennes ont demandé aux professionnels de revoir leurs tarifs à la baisse. Une recommandation que certains comprennent, mais d’autres comme Rodrigue Solitude, directeur général du Comité du tourisme des îles de Guadeloupe, pensent que ces prix ouvrent la porte à une nouvelle clientèle.La destination des îles de Guadeloupe reste très attractive sur les différents marchés, il le fait savoir. « C’est vrai qu’il y a cette augmentation, mais nous sommes sur un marché déterminé et avec une image forte de notre destination, donc quand nous perdons un type de clientèle, nous en gagnons d’autres. Donc le prix a augmenté, mais nous avons reçu d’autres clients qui peuvent se permettre de venir dans nos îles. »

En 2023, la Martinique et la Guadeloupe avaient atteint un pic record de touristes. Mais dans le contexte actuel, l’année 2024 n’est pas aussi florissante et les professionnels du secteur ont dû revoir leur stratégie, notamment dans leur approche pour s’adapter au mieux aux besoins et moyens des clients.« Nous avons constaté un ralentissement de nos activités ces derniers mois en raison de l’inflation et aussi en raison du prix des billets d’avion. Donc forcément, les clients ont moins de pouvoir d’achat et ils réduisent leur voilure », constate-t-il. Cécile RIDARCH, directrice de l’agence « Alwego sous les cocotiers », en Martinique et en Guadeloupe.

Nous adaptons nos services et nos prestations avant de toucher à nos prix, car quand on arrive en haute saison, on a déjà eu le creux de la basse saison. Mais il faut encore faire en sorte que les prix restent attractifs pour le client, mais aussi pour nous, les professionnels.

Les acteurs économiques vont toutefois pouvoir se rassurer et souffler un peu, les prix des billets d’avion sont en baisse à quelques mois de la haute saison touristique.« Nous revenons à quelque chose de plus raisonnable et cela est dû à la baisse du prix du diesel », a-t-il déclaré. Pascal de IZAGUIRRE, PDG de la compagnie aérienne Corsair. Autre élément important, Air France a également annoncé qu’elle allait doubler son trafic vers l’île de Saint-Martin.

Sur leur stand, un peu plus loin, les acteurs du tourisme réunionnais abordent cet événement de manière quelque peu mitigée. D’un côté, ils se réjouissent d’avoir connu une année 2023 réussie, mais de l’autre, avec l’inflation et la hausse des tarifs aériens, tout comme leurs confrères des Antilles, ils craignent que 2024 ne soit pas aussi réussie. Pour enrayer cette hausse des tarifs aériens, les professionnels réunionnais appellent à une ouverture à la concurrence aérienne afin de conquérir également de nouveaux marchés, et ils n’oublient pas les autochtones de l’île Bourbon.A La Réunion, il existe des possibilités d’aller ailleurs […] Je plaide pour plus d’ouverture internationale avec un vol par semaine et aussi des compagnies aériennes avec des compagnies étrangères. Après, on compte aussi sur le tourisme réunionnais, car on veut travailler avec tout le monde et ce sont les meilleurs ambassadeurs pour vendre la destination » estime-t-il. Patrick Lebreton, président de l’Office du tourisme de La Réunion.

Une concurrence aérienne que les Mahorais attendent aussi depuis longtemps. Ils sont encore plus touchés, notamment en raison du monopole de la desserte assurée par Air Austral, du coût du carburant et d’une piste d’atterrissage bien trop courte pour les gros transporteurs. Les professionnels du tourisme mahorais demandent la création d’une compagnie locale pour générer des billets moins chers. Il y a des projets sur la table qui sont étudiés et suivis également par le département pour améliorer la desserte de l’île dans les années à venir. Nous espérons que ces projets pourront voir le jour, pour faciliter le flux touristique. Des compagnies locales nous permettraient de mettre en place des services combinés entre Mayotte et les autres îles de la région. Michel Madi, directeur de l’Agence d’Attractivité et du Tourisme de Mayotte.

Malgré l’inflation, la destination outre-mer continue d’attirer les touristes, mais pour combien de temps ? Les professionnels devront sans doute se mettre autour d’une table avec tous les acteurs et commencer à sortir la calculatrice pour trouver la formule magique.

 
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