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L’appel d’urgence des équipementiers automobiles à l’agonie

La situation est très grave mais pas désespérée. Sur la corde raide, l’industrie des équipements automobiles en risque de perdre « « L’entreprise va perdre la moitié de ses 57 000 emplois au cours des cinq prochaines années en raison de la baisse des volumes de ventes de véhicules, du ralentissement des véhicules électriques et de la concurrence chinoise », Jean-Louis Pech, président de la FIEV (Fédération des Industries d’Equipements pour Véhicules), s’est alarmé le 18 septembre.

Alarmiste mais pas fataliste. La situation désastreuse dans laquelle se trouve l’industrie française d’équipements appelle « une action rapide et coordonnée » pour éviter que le secteur ne tombe dans le coma ou ne passe progressivement aux mains d’investisseurs étrangers qui « feraient de la France, voire de l’Europe, une variable d’ajustement de leur bilan » un comptable”, selon Jean-Louis Pech.

85% de la valeur du véhicule est fournie par les équipementiers ©PHOTOPQRL’EST REPUBLICAINMAXPPP

Renforcer l’attractivité

Face aux bouleversements de la concurrence internationale, notamment chinoise, le secteur doit réagir et se coordonner. Au niveau national, mais aussi européen. Les équipementiers allemands, dont les relations avec leurs constructeurs nationaux sont devenues tendues, peuvent s’aligner sur une vision industrielle européenne plutôt que nationale.souhaite Jean-Louis Pech. Et de présenter « l’alignement européen comme un levier pour diriger » la guerre commerciale” qui oppose l’Europe aux États-Unis et à la Chine.

Et pour souligner, la politique du tout électriquesans pour autant remettre en cause l’objectif de sortir du thermique d’ici 2035. « Nous sommes venus jouer sur le terrain chinois dans des technologies qui sont les leurs », explique-t-il, ajoutant que les Européens « sont arrivés avec une fleur dans leur fusil ». Mais contrairement à ce que suggère le rapport de compétitivité de Mario Draghi¹, il n’est pas trop tard. Les équipementiers français et européens ont fait les efforts et les investissements nécessaires pour réussir la transition électrique. Le problème est que la France a perdu « 30% de ses ventes de voitures depuis 2019 et 14% en Europe ». La part de marché des véhicules particuliers 100% électriques en Europe est de 13,8% sur les 7 premiers mois de 2024 contre 14,3% sur la même période en 2023. Ce manque de volumes pénalise tous les équipementiers qui doivent faire face à une baisse des commandes alors qu’ils ont investi massivement dans les nouvelles technologies d’électrification. baisse de l’appétit pour les véhicules électriques augmente le risque que les fabricants ne parviennent pas à atteindre « les objectifs d’émissions de CO2 auxquels ils seront soumis en 2025 (réglementation CAFE) ». L’impact serait « négatif pour les équipementiers ». Pour stimuler la demande, la FIEV appelle au soutien «ventes de véhicules électriques”.

Impliquer les fabricants

Les fabricants doivent également assumer la responsabilité de soutenir le secteur au lieu de poursuivre une politique « enchères à la baisse » de réduire encore les prix. Ce qui profite in fine aux fabricants chinois et aux grands groupes implantés en Asie. « La politique des coûts est rationnelle, poussée à l’extrême elle est destructrice de valeur » regrette Jean-Louis Pech. Avec le risque d’une destruction du tissu industriel et social du secteur à terme.

LE renforcer la compétitivité et l’attractivité de l’industrie des équipements, appelle à une implication durable de l’État. »Il nous faut une vision à long terme. La transition vers l’électrique ne peut réussir sans un soutien durable des pouvoirs publics. Aujourd’hui, le pilotage et le soutien sont trop limités dans le temps. “, déclare le président des équipementiers. Et de proposer « une refonte des politiques européennes et le soutien à des investissements importants ».

Enfin, la FIEV demande aux grands équipementiers français (Forvia, Valeo, Michelin et OPmobility), bien implantés en Asie et dans le monde, de faire « maison commune » et de parler d’une seule voix afin de renforcer l’action et le poids de l’ensemble de la filière. Un véritable défi compte tenu de l’extrême concurrence entre les différents acteurs.

1 : Rapport Draghi

 
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