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Nouveau suspense pour Matignon, le scénario Bertrand s’éloigne – Mon Blog

« Rien pour ce soir, d’après ce qu’on m’a dit », a déclaré un responsable de la majorité mercredi en fin d’après-midi, alors qu’une annonce semblait imminente depuis plusieurs heures.

Un conseiller ministériel a fait état d’un “blocage” sur le président LR des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, dont le gouvernement risque d’être censuré d’emblée par le Rassemblement national et le Nouveau Front populaire.

« Bertrand est très probablement mort à 100% », a ajouté un autre conseiller, évoquant un « front anti-Bertrand » parmi les députés macronistes « car il n’aurait jamais eu de majorité sur aucun texte ».

D’autres profils de droite commencent à circuler à nouveau dans le camp présidentiel, notamment celui de l’ancien commissaire européen Michel Barnier. Celui du maire de Cannes et président de l’Association des maires de France (AMF), David Lisnard, qui avait été avancé dans la journée, s’éloigne désormais à son tour.

Le chef de l’Etat est sous pression de toutes parts pour faire un choix près de trois mois après la dissolution qu’il a lui-même provoquée le 9 juin, et deux mois après le second tour des législatives qui ont abouti à une Assemblée fragmentée le 7 juillet.

Sur fond d’une équation quasi insoluble : comment éviter une censure immédiate du gouvernement, quel qu’il soit, dans une Assemblée où aucun des trois blocs ne dispose de la majorité absolue et où aucune coalition viable n’a émergé ?

Dans cette situation inextricable, Emmanuel Macron penche pour un Premier ministre « politique », après avoir exploré la voie de la société civile en la personne de Thierry Beaudet – un homme méconnu du grand public, président du Conseil économique, social et environnemental.

Selon un proche du président, Xavier Bertrand, comme Bernard Cazeneuve, ont apporté « davantage de stabilité » que Lucie Castets, la candidate du Nouveau Front populaire, rejetée par Emmanuel Macron. Une conclusion à laquelle il semble enfin être revenu.

Tous deux sont loin d’être assurés d’échapper à une censure immédiate, au vu des déclarations des différentes forces politiques consultées par le chef de l’Etat. Le pari est donc risqué pour le chef de l’Etat, qui a fait de la « non-censurabilité » le critère principal de sa nomination.

A défaut, les Républicains, qui ont ouvert mardi la porte à la nomination de Xavier Bertrand après avoir maintenu leur refus de participer à tout gouvernement ou coalition, pourraient proposer un autre candidat.

Le RN s’oppose frontalement au patron des Hauts-de-France, qu’il juge trop hostile à ses idées et à ses électeurs. Si le parti de Le Pen et ses alliés fidèles à Eric Ciotti devaient voter une censure déposée par la gauche, cette dernière pourrait obtenir jusqu’à 335 voix, bien au-dessus des 289 voix nécessaires pour renverser un gouvernement.

Le RN, qui censurerait aussi un gouvernement Cazeneuve, est moins hostile à d’autres figures de droite, comme l’ancien ministre centriste Jean-Louis Borloo cité par Sébastien Chenu sur LCI, car il “se comporte bien” à son égard.

A gauche, la menace d’une censure a aussi été brandie contre une équipe Bertrand. Les Insoumis – qui ont refusé mardi de reparler avec le président – ​​continuent même d’affirmer qu’ils censureront tout autre Premier ministre que Lucie Castets.

Le chef de file des socialistes, Olivier Faure, a exprimé de fortes réserves à l’égard de Bernard Cazeneuve, mais sans pour autant fermer complètement la porte. Ce serait « une sorte d’anomalie » de choisir « le seul homme de gauche qui a lutté contre le Front populaire », a-t-il jugé sur TF1.

« Quel que soit le nom, nous voulons l’abrogation ou le moratoire sur la réforme des retraites, des augmentations de salaires et un budget accru pour investir dans les services publics », a également fait valoir sur RTL le secrétaire national du Parti communiste Fabien Roussel. Avant d’ironiser sur BFMTV à propos de ce « mauvais feuilleton » qui ressemble aux « Feux de l’amour ».

« Plus le temps passe, plus c’est catastrophique. La colère monte. Les gens nous demandent quand on va commencer à travailler. Il y a urgence à agir, sinon la rue va prendre le relais », a prévenu le chef du groupe centriste Liot, Stéphane Lenormand.

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