(BFM Bourse) – L’entreprise de services numériques a revu à la baisse ses prévisions pour 2024 et 2027, à la suite de ses résultats du premier semestre. L’entreprise s’apprête à présenter son plan de restructuration au tribunal de commerce le mois prochain.
La survie d’Atos n’est plus menacée depuis qu’un accord a été trouvé fin juin avec ses banques et ses créanciers (qui reprendront eux-mêmes l’entreprise) sur les modalités de sa restructuration financière. Mais le volet opérationnel reste en difficulté.
Au premier semestre 2024, le chiffre d’affaires de l’entreprise a chuté de 2,7 % à base comparable, la marge opérationnelle a reculé d’un point de pourcentage à 2,3 % et l’entreprise a brûlé 1,9 milliard d’euros de trésorerie. Ces résultats ont été communiqués par l’entreprise début août.
Quelques semaines plus tard, le groupe, désormais dirigé et présidé par Jean-Pierre Mustier, a décidé de revoir à la baisse ses projections pour la période 2024-2027 afin de « refléter les résultats du premier semestre 2024 », ainsi que « les tendances commerciales actuelles dans les régions clés et l’impact attendu sur le cash-flow libre ».
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Une trajectoire révisée
Ce nouveau business plan prend par exemple en compte la perte de deux comptes majeurs dans les activités de transformation digitale et de cloud computing. Dans la division « Tech foundations », qui regroupe les activités historiques d’Atos comme l’outsourcing, cette mise à jour « prend en compte l’impact des résiliations de contrats ou des réductions de périmètres contractuels, ainsi que les attentes concernant les activités futures des clients ».
En conséquence, Atos anticipe une baisse de 4% de son chiffre d’affaires comparable en 2024 (contre 3,3% précédemment), une marge opérationnelle de 2,4% (contre 2,9%) et une variation négative du cash-flow de 783 millions d’euros (contre -634 millions d’euros précédemment).
D’ici 2027, le chiffre d’affaires devrait atteindre 10,6 milliards d’euros, contre 11,046 milliards précédemment, et la marge opérationnelle atteindre 9,9% (contre 9,4%).
Atos entend également générer un free cash flow positif dès 2026. Cet horizon n’a pas changé, mais le groupe table désormais sur une variation de cash flow de +138 millions d’euros en 2026 contre +343 millions précédemment.
En termes d’endettement, le ratio dette nette/excédent brut d’exploitation sera réduit à 2 en 2027, contre fin 2026 précédemment.
Bientôt une méga-dilution
A la Bourse de Paris, l’action Atos recule de 3% à 79 cents. « Si cette révision à la baisse est relativement limitée au regard de la dynamique actuelle et ne remet pas en cause les paramètres de la restructuration financière, il existe un risque que de nouvelles révisions soient nécessaires », commente Invest Securities.
Cette révision des perspectives intervient alors que le groupe doit présenter son plan de restructuration le 15 octobre au tribunal de commerce de Nanterre.
Pour rappel, ce plan prévoit l’annulation de 3,1 milliards d’euros de dette, dont 2,8 milliards seront convertis en capital. 1,75 milliard d’euros de nouveaux financements seront également apportés à l’entreprise sous forme de nouvelles dettes garanties.
Cette restructuration vise à remettre les finances de l’entreprise sur les rails au prix d’une méga-dilution pour ses actionnaires. Atos avait estimé cette dilution à plus de 99,9% fin juin.
Selon Invest Securities, 90 milliards d’actions seront finalement mises en circulation, contre 111 millions actuellement. Le cabinet d’études retient un objectif de cours de 1 centime pour l’action Atos, qui se négocie actuellement autour de… 80 centimes. Ce qui donne une idée de la baisse potentielle du cours de l’action.
Une fois l’approbation du tribunal obtenue, Atos a l’intention d’achever sa restructuration entre novembre 2024 et janvier 2025.
Julien Marion – ©2024 BFM Bourse
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