l’essentiel
La SARL Cayla-Alcouffe a été placée en liquidation judiciaire. L’activité cesse définitivement le 29 février. 21 emplois sont supprimés.
C’est une explosion dans le bassin de Decazeville, dont l’économie est déjà fortement touchée. Le 13 février, jour où le tribunal de commerce d’Albi prononçait la liquidation judiciaire de l’Albigeoise de Patons (90 emplois à Villeneuve d’Aveyron), le tribunal de commerce de Rodez prononçait pour sa part la liquidation judiciaire de la SARL Cayla-Alcouffe.
« C’est avec une profonde tristesse que nous vous informons de la fermeture définitive de notre boulangerie-pâtisserie. Nous tenons à vous exprimer notre sincère gratitude pour votre fidélité et le soutien que vous nous avez témoigné tout au long de ces années. Merci du fond du cœur pour ces moments partagés autour de nos produits. Nous nous souviendrons toujours de ces moments privilégiés. Merci pour cette belle aventure à Decazeville depuis 45 ans », déclare Maryse Alcouffe-Cayla à ses clients.
65 ans de belle aventure en réalité depuis que ses parents ont repris l’affaire de leur patron en 1959, au 45 rue Cayrade où ils ont ensuite agrandi l’affaire en 1976 en reprenant les locaux de la cave à vin attenante.
Prix nationaux
Alain Alcouffe et Maryse Cayla ont tour à tour développé l’entreprise pour construire une marque très renommée au-delà du Bassin de Decazeville. Maître pâtissier, maître chocolatier et confiseur, Alain Alcouffe collectionne les récompenses et remporte la coupe du champion de France en 1985.
Investie dans la vie économique et citadine (CCI de l’Aveyron, office de tourisme de Decazeville, présidente de l’association des commerçants locaux), Maryse Cayla a également été récompensée en 2002 en recevant le prix national « Madame Commerce », des mains de Simone Veil à Paris. . En 1995, ouverture d’un point de vente rue Maruéjouls à Decazeville, puis rachat en 2013 de deux points de vente à la société Chaudel (alors en liquidation), place Wilson à Decazeville et place de l’hôtel de ville à Firmi, également lieu de fabrication du pain.
Coups durs successifs
La SARL Cayla-Alcouffe a fait face à plusieurs coups durs successifs ces dernières années : les travaux de la rue Cayrade, la pandémie de Covid et bien sûr l’explosion des coûts de l’énergie et des matières premières. “La concurrence aussi et la fermeture de SAM car beaucoup de salariés sont venus chez nous.”
Entre charges salariales (21 salariés dont 4 boulangers, 4 pâtissiers, 8 vendeuses, 1 plongeuse, 1 livreuse et direction) et loyers commerciaux (la SARL n’est propriétaire que des locaux de la rue Maruéjouls), la situation s’est irrémédiablement dégradée : « La la liquidation devait être immédiate, mais le tribunal nous a accordé un délai exceptionnel jusqu’au 29 février.»
Le temps aussi pour la mairie (cantines scolaires), l’hôpital et les autres collectivités qu’approvisionnait la SARL, de pouvoir trouver de nouveaux fournisseurs. « Malgré nos recherches, nous n’avons pas trouvé d’acquéreur. Nous aurions aimé que les salariés forment une coopérative pour reprendre l’activité, mais vu la situation économique et les difficultés… ». Un repreneur se manifestera-t-il dans le cadre de la liquidation ? Pour l’instant, c’est un chapitre local qui tourne péniblement.
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