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Phare de l’Europe à Brest, la fin probable du Géant Casino n’amuse pas la galerie

La nouvelle de la non-reprise du Géant Casino de Brest par les Mousquetaires s’est répandue comme une traînée de poudre mercredi 24 janvier au soir dans la galerie marchande qui regroupe 71 magasins. De nombreux commerçants avaient placé de réels espoirs dans ce rachat. « Nous pensions que nous étions sur la liste. Cela ne pouvait pas être pire que Géant, compte tenu des prix pratiqués et de l’état du magasin. Depuis des années, la clientèle est en chute libre», affirme ce dirigeant d’une enseigne de prêt-à-porter qui ne souhaite pas être cité.

Employée depuis 2013 dans la boutique de prêt-à-porter féminin « Formul. », Céline se dit très surprise de voir que la région brestoise n’intéresse pas Intermarché. « Je pensais qu’avec la fréquentation de la galerie, et le potentiel du magasin, on était dans le haut du panier. Franchement, j’étais optimiste. Quand je vois que le Casino près de Morlaix a été repris, et pas celui-là, c’est épouvantable » !

Tout d’abord une pensée pour les salariés

Partout, dans la galerie, on pense d’abord aux salariés des hypermarchés qui risquent de se retrouver par terre. « Beaucoup sont employés depuis des années. C’est triste», déplore Virginie, salariée depuis sept ans au magasin «Art du Cuir», situé à proximité des caisses de l’hypermarché.

D’un commerçant à l’autre, le même sentiment revient : celui d’entrer un peu dans l’inconnu. “Il risque d’y avoir un impact pour la galerie, car le monde appelle le monde, même si l’hypermarché n’attire plus beaucoup de monde”, affirme Karl, derrière son comptoir “Au café” positionné au milieu de la galerie.

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Derrière son comptoir « Au Café », Karl espère qu’un repreneur se manifestera rapidement « pour les salariés, mais aussi pour l’avenir de la galerie ». (Le Télégramme/Jean-Luc Padellec)

“Un centre commercial sans grand magasin d’alimentation, ce serait un peu bizarre”

« S’il s’agit d’une fermeture pure et simple, et qu’aucun repreneur n’est signalé, c’est assez difficile d’être optimiste », concède Kevin, gérant du magasin « Jules » depuis septembre dernier. « Un centre commercial sans grand magasin d’alimentation, ce serait un peu étrange », renchérit Sandra, qui dirige « Au Comptoir de Mathilde » depuis cinq ans.

« Pourquoi pas Grand Frais » ?

Sandra est pourtant la première à admettre que la clientèle de l’hypermarché n’est pas forcément la sienne. “Les gens qui s’arrêtent chez moi avec leur charrette ne devraient pas représenter plus de 10 %.” C’est aussi l’avis des deux vendeuses rencontrées chez « Mango ». « Il n’y a presque plus personne chez Géant, mais la galerie se porte très bien, avec une vraie diversité de marques. Nous disposons d’un immense parking gratuit, le tramway à côté. “C’est un véritable atout aujourd’hui, alors que les prix du stationnement ont explosé en centre-ville.”

« Sans hyper, ça peut marcher. Depuis des années, c’est la galerie qui attire la clientèle et non l’inverse”

« Le stationnement gratuit est un réel avantage, et beaucoup de nos clients viennent aussi pour ça », se félicite également Marc. Il dirige la chocolaterie « Jeff de Bruges » depuis 2008. Il pense que « sans hyper, ça peut marcher. Depuis des années, c’est la galerie qui attire les clients et non l’inverse. Mais il ne faut pas laisser toute la surface vide. Je pense qu’il est possible de développer le centre commercial et de trouver une chaîne alimentaire intéressée. Un restaurant aurait également sa place. Et pourquoi pas « Grand Frais » ? Ils sont à Quimper mais pas à Brest. Cela pourrait être une opportunité pour eux.

 
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