Les experts avertissent les investisseurs québécois des risques associés à l’achat des jetons virtuels de $TRUMP et $MELANIA, dont le modèle d’affaires n’a pas encore été étudié par l’Autorité des marchés financiers (AMF).
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« En continuant à faire exploser la bulle des cryptomonnaies, Trump contribue potentiellement à un risque financier majeur. On se souvient que la crise bancaire de 2023 a été largement attribuée à la spéculation», prévient Alexandre F. Roch, professeur titulaire et directeur du Département de finance à l’ESG UQAM.
Trois risques éthiques se posent selon lui : Trump pourrait générer des profits aux dépens de ses partisans, les obtenir avec l’argent des contribuables et aussi promouvoir un actif parfois utilisé pour l’évasion fiscale.
Ces derniers jours, Donald Trump, le 47e Le président des États-Unis a lancé un jeton virtuel en le faisant mousser. “Il y a 200 millions de dollars TRUMP disponibles dès le premier jour et ils augmenteront jusqu’à un total de 1 milliard de dollars TRUMP sur trois ans”, peut-on lire sur le site officiel du mème.
Sa femme Melania le suivit.
Alexandre F. Roch, professeur de finance à l’UQAM et spécialiste des cryptomonnaies.
Photo prise depuis LinkedIn
Or, ces « memecoins », c’est-à-dire ces tokens « qui n’ont aucune valeur réelle », et qui sont lancés « pour le plaisir », selon Martin Nolet, avocat d’affaires et président de Beaux Jetons, sont très volatils et risqués.
Après avoir culminé à près de 75 dollars américains, la valeur du mème Trump s’est effondrée à 40 dollars américains.
Tableau tiré de CoinMarketCap
Le mème de Melania a atteint près de 14 dollars, avant de tomber à 5,40 dollars lundi.
Tableau tiré de CoinMarketCap
Plus de 13 milliards de dollars
Lundi après-midi, le jeton de Trump avait une valeur totale de 11,5 milliards de dollars et celui de sa femme Melania avait une valeur totale de 1,5 milliard de dollars, selon CoinMarketCap.
-« Plus de 80 % des jeton Les initiales de Trump appartiennent à lui ou à son équipe. Certains de ses proches ont déjà réalisé des bénéfices ! analyse Adelphe Ekponon, professeur adjoint à l’Université d’Ottawa et co-auteur d’une étude sur les cryptos.
Ces tokens « n’ont derrière eux aucun projet d’innovation technologique », souligne-t-il.
Adelphe Ekponon, professeur adjoint à l’Université d’Ottawa et spécialiste en crypto.
Photo tirée du site Web de l’Université d’Ottawa
Chez nos voisins du sud, nous remettons déjà en question ce modèle.
“Il (Donald Trump) lance une nouvelle entreprise majeure de plusieurs milliards de dollars dans le secteur en plein essor des cryptomonnaies, où il a le conflit d’intérêts le plus profond entre ce qu’il cherche à réaliser et ses obligations réglementaires”, a dénoncé Norman Eisen, ancien conseiller en éthique de la Maison Blanche d’Obama Washington Post.
L’AMF prône la prudence
Interviewé lundi par La Revuel’Autorité des marchés financiers (AMF) a indiqué n’avoir « reçu aucune demande d’enregistrement ou de dispense de ces plateformes ».
«Nous n’avons donc pas étudié leur modèle d’affaires et, par conséquent, nous ne pouvons pas nous prononcer sur la question de savoir si elles déclencheraient ou non les obligations de la réglementation des valeurs mobilières», a résumé Sylvain Théberge, porte-parole de l’Observatoire des marchés financiers.
Sylvain Théberge, porte-parole de l’Autorité des marchés financiers.
L’AMF rappelle qu’il existe des « risques importants » liés aux plateformes de négociation non enregistrées.
« Il se peut que ces plateformes présentent des lacunes, notamment en termes de gestion sécurisée des fonds des clients, de garde des actifs, de protection des renseignements personnels et de mesures contre les manipulations de marché », conclut M. Théberge.
► La liste des plateformes ayant déposé un engagement de préinscription auprès de l’AMF est ici. Les transactions cryptographiques ne sont pas couvertes par la protection des dépôts.