Le Tribunal administratif du logement (TAL) du Québec publiera le 21 janvier les pourcentages applicables aux critères de fixation des loyers pour 2025, qui pourraient confirmer une hausse moyenne jamais vue depuis trois décennies.
Selon un document de la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ), dont le contenu a été révélé pour la première fois par Le Pressel’augmentation moyenne calculée par le DE pour les logements non chauffés, sans majoration d’impôts ni d’assurances et sans gros travaux, pourrait atteindre 5,8 %.
Pour un logement dont le loyer est de 1 000 $ par mois, cela se traduirait par une augmentation de 58 $, pour un montant additionnel global de 696 $ par année.
Éric Sansoucy, porte-parole de la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ)
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Comment CORPIQ arrive-t-elle à cette estimation ?
En entretien à Informations midi et à Les infos maintenantÉric Sansoucy explique qu’il s’agit d’un prédiction faite chaque année par le CORPIQ en décembre sur la base de données partielles
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Il précise que la hausse effective des loyers dépendra de plusieurs facteurs.
À cela s’ajoutent les hausses de taxes municipales et provinciales, les primes d’assurance, les travaux de rénovation et d’entretien. Tout cela fait que d’un logement à l’autre, on peut avoir un préavis d’augmentation qui va varier.
Un rattrapage qui fait mal
Si l’on regarde les années 2021, 2022 et 2023, les taux d’augmentation recommandés par le tribunal étaient deux à trois fois inférieurs à l’inflation. Il y a un rattrapage [à faire] et il faut absolument avoir cela en tête lorsque l’on discute entre locataires et propriétaires
souligne M. Sansoucy.
Le porte-parole du CORPIQ plaide pour une grille [de calculs] qui serait plus équilibré avec moins de volatilité
d’une année sur l’autre selon les données économiques.
Éric Sansoucy rappelle également que le Québec possède un parc locatif important qui n’a pas été rénové. Et quand vient le temps d’augmenter les loyers, dit-il, nous n’avons pas le point d’équilibre qui encourage et justifie les dépenses de rénovation. On ne peut plus tendre l’élastique.
Cette hausse projetée des loyers suscite beaucoup d’inquiétudes chez les locataires qui devront absorber ce surcoût.
Au cours des cinq dernières années, les hausses des loyers non chauffés ont été comprises entre 0,8 % et 2,3 %, sauf en 2024, où la hausse a atteint 4 %.
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Ajustement du prix de base des loyers non chauffés
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Un drapeau rouge
Le Front d’action populaire pour le réaménagement urbain (FRAPRU) invite les locataires à se renseigner. L’organisation explique que l’augmentation peut changer selon chaque situation, selon l’entretien du bâtiment
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Cela devrait être un signal d’alarme quant à l’urgence d’en faire davantage pour protéger ce qui reste d’abordabilité au Québec et particulièrement dans la métropole, où les loyers sont déjà trop chers.
Les locataires devront attendre mardi prochain pour savoir avec certitude quand le DE rendra publics ses chiffres.