Boudé des passagers, l’aéroport de Rennes voit son trafic s’effondrer

Boudé des passagers, l’aéroport de Rennes voit son trafic s’effondrer
Boudé des passagers, l’aéroport de Rennes voit son trafic s’effondrer

Le déclin se poursuit. En baisse depuis la crise sanitaire, le trafic de l’aéroport de Rennes a enregistré une nouvelle baisse en 2024. Et pas des moindres : – 14 % par rapport à 2023, portant le nombre de passagers ayant utilisé la plateforme à environ 512 000 Rennes l’an dernier. C’est 40 % par rapport à 2019, selon les chiffres publiés vendredi 17 janvier. Pour retrouver un niveau de trafic similaire, il faut remonter dix ans en arrière. Vinci Airports, cogérant avec la Chambre de commerce et d’industrie d’Ille-et-Vilaine, avait alors évoqué une « année historique » pour l’aéroport de Rennes. Une autre époque et un optimisme qui permettait alors à la Région Bretagne, propriétaire de l’infrastructure, de se fixer l’objectif d’un million de passagers en 2030.

Si tous les aéroports français ont souffert du covid, la situation de Rennes contraste avec celle de l’aéroport de Brest mais aussi de Nantes. Egalement géré par Vinci, ce dernier a vu son trafic augmenter d’un peu plus de 7% en 2024 et se rapproche progressivement des chiffres de 2019. Hormis l’ouverture de la ligne à grande vitesse vers Paris, les mauvais chiffres de Rennes sont principalement dus s’explique par le manque d’attractivité des destinations proposées, notamment après l’arrêt, en 2023, de plusieurs lignes opérées par Easyjet vers le Portugal. A ce jour, l’aéroport bretillien dessert directement une dizaine de villes, dont trois à l’international, sans destination « soleil » (en dehors de la ligne saisonnière vers Marrakech) bien qu’il soit très demandé (et proposé à Nantes). En réponse, l’aéroport de Rennes affirme desservir Paris Charles-de-Gaulles et Amsterdam, deux « hubs » qui, au prix d’une escale, permettent ensuite d’aller partout dans le monde.

L’explication des low cost

Pour Yannick Bouiller, le directeur de l’aéroport de Rennes, les explications résident dans le « désengagement massif » d’Air au fil des années et la montée en puissance des compagnies low-cost, qui représentaient 24 % du trafic. en 2019 et maintenant 60 %. “Cela nous oblige à nous adapter, car ces compagnies ont la capacité de développer leur réseau plus rapidement, elles regardent la rentabilité de leurs lignes et elles n’ont aucune obligation de couvrir le territoire”, souligne le dirigeant. Ils ont également tendance à se concentrer sur les aéroports les plus fréquentés, afin d’assurer les volumes et de minimiser les risques financiers.

Confrontées à des délais de livraison plus longs pour les nouveaux avions, les compagnies aériennes low cost sont également « très sensibles » au prix du billet, et donc à la fiscalité. Les projets du gouvernement d’augmenter les impôts, afin de remplir les caisses de l’État, sont donc une très mauvaise nouvelle pour le secteur aéroportuaire. Alors que la concurrence entre les aéroports européens s’intensifie, « cela va freiner la compétitivité de nos aéroports, et encore plus pour un aéroport comme Rennes », estime Yannick Bouiller.

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Une « dynamique positive » en 2025 ?

Dans ce tableau plutôt morose, la direction de l’aéroport de Rennes voit encore des signaux positifs : le taux d’occupation élevé des avions (82%) et la hausse de la fréquentation au dernier trimestre 2024. Le résultat du retour de la ligne saisonnière vers Marrakech avec Transavia en octobre, le lancement d’une nouvelle ligne vers Montpellier avec Volotea en novembre et le renforcement de la desserte de Londres et Toulouse pendant les vacances d’hiver. « La fin 2024 prometteuse ouvre de belles perspectives et enclenche une dynamique positive pour cette année 2025 », estime Yannick Bouiller.

Il faut cependant composer avec la décision de la compagnie allemande Lufthansa de mettre un terme à sa route vers le hub de Francfort. Pour compenser, la desserte de KLM vers Amsterdam sera renforcée. Pour dynamiser le trafic, Rennes mise aussi sur le renforcement des vols vers Toulouse, la reprise de la ligne vers Dublin, la montée en puissance de Montpellier et le lancement d’une ligne vers Manchester, au Royaume-Uni. Est-ce que cela suffira ? Vinci et la CCI jouent en tout cas leur avenir sur le sujet : le contrat de concession aéroportuaire arrive à échéance fin 2026. Les procédures de nomination du nouveau gérant ont déjà été lancées.

France

 
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