La récente découverte d’un gisement de lithium au nord de la ville de Matagami ravive l’espoir d’une nouvelle mine d’un des métaux stratégiques de l’industrie québécoise des batteries.
Q2 Metals a récemment relayé des données d’exploration suggérant une exploitation rentable du projet Cisco, situé à environ 150 kilomètres de Matagami.
Plus précisément, les forages ont abouti à des teneurs en oxyde de lithium supérieures à 1 %. Ce seuil est considéré comme pouvant conduire à une exploitation économique du gisement, en fonction de son ampleur et de plusieurs autres facteurs, comme l’éloignement du site par rapport à la civilisation.
Plusieurs étapes restent à franchir avant de mesurer tout le potentiel des réserves, mais un élément permet au lieu de se démarquer par rapport à d’autres gisements qui ont attiré l’attention du monde minier comme Corvette et Adina : le projet Cisco est moins éloigné géographiquement. .
«C’est l’endroit qui attire l’attention», explique Michel Jébrak, professeur au Département des sciences de la terre et de l’atmosphère de l’UQAM et auteur d’un livre sur les enjeux de la transformation du lithium.
Élément essentiel à la fabrication des batteries lithium-ion que l’on retrouve notamment dans les batteries qui alimentent les véhicules électriques, le lithium est le plus léger de tous les métaux. Il est devenu l’épine dorsale de l’électrification des transports et des technologies permettant de stocker l’énergie à grande échelle.
Au Québec, on le retrouve sous forme solide dans des minéraux comme le spodumène, qui est ensuite transformé pour devenir du carbonate de lithium ou encore de l’hydroxyde de lithium.
Le projet Q2 Metals, dont le siège social est situé à Vancouver, en Colombie-Britannique, est à moins de 10 kilomètres de la route Billy-Diamond, qui rejoint Matagami, intersection entre le réseau routier du Nord-du-Québec et le rail.
-Il est tellement bien situé que c’est un projet qui pourrait prendre une longueur d’avance par rapport aux autres. C’est pratiquement la moitié de la distance par rapport aux autres gisements de la Baie James.
Éric Lemieux, mining analyst at EBL Consultants
«Tous les gisements plus au nord, comme Corvette, sont super, ils sont très bons, mais ils sont trop éloignés dans le contexte actuel», ajoute M. Jébrak. Ils sont actuellement confrontés à des prix de transport très élevés. »
Avant de tirer des conclusions sur le projet Cisco, l’expert prévient qu’il faudra attendre pour analyser d’autres résultats, dont ceux de l’étude de préfaisabilité.
Année mouvementée
La dernière année a été mouvementée dans l’industrie québécoise du lithium.
Après un redémarrage de la mine Sayona en avril dernier suite à un arrêt temporaire, Rio Tinto a planté son drapeau dans la foulée d’une transaction de 6,7 milliards US pour mettre la main sur Arcadium Lithium, la société à l’origine de Nemaska Lithium, l’un des projets phares du pays. l’industrie québécoise des batteries.
Rio Tinto fera l’acquisition de la moitié de Nemaska Lithium – détenue à 50 % par l’État du Québec – ainsi qu’un projet minier évalué à 380 millions dans le secteur de la Baie James. Arcadium Lithium détient des actifs et des propriétés ailleurs dans le monde, notamment en Argentine.
À la Bourse de croissance TSXV, les actions Q2 Metal ont explosé d’environ 215 % au cours de la dernière année pour s’échanger autour de 70 cents. Cela donne à l’entreprise une valeur marchande de 95 millions.