La participation des jeunes au marché du travail est en déclin à l’échelle mondiale, en particulier dans les pays à faible revenu, selon le rapport annuel de l’Organisation internationale du Travail (OIT) sur l’emploi et les questions sociales publié jeudi.
“Chez les jeunes hommes, le taux d’activité a fortement diminué, et beaucoup ne sont ni scolarisés, ni employés, ni en formation (NEET)”, note le rapport, qui souligne que “cette tendance est particulièrement prononcée dans les pays à faible revenu”. Dans ces pays, « les taux de NEET chez les jeunes hommes ont augmenté de près de 4 points de pourcentage par rapport à la moyenne historique d’avant la pandémie, les rendant vulnérables aux défis économiques », poursuit l’OIT.
Toujours dans les pays à faible revenu, la participation des jeunes hommes au marché du travail reste bien supérieure à celle des jeunes femmes, avec plus d’un jeune homme sur cinq qui n’est ni en emploi ni en formation, contre 37 % des jeunes femmes.
Un taux de chômage élevé chez les jeunes
Globalement, en 2024, l’emploi a augmenté au même rythme que la population active, permettant au taux de chômage mondial de se maintenir à 5 %, « un niveau similaire à celui de 2023 », selon le rapport. Le taux de chômage des jeunes est cependant bien plus élevé, à 12,6 %.
Par ailleurs, le travail informel «et les travailleurs pauvres (ont) retrouvé leurs niveaux d’avant la pandémie», déplore l’organisation basée à Genève. “Les plus vulnérables n’ont pas vu d’améliorations significatives de leurs conditions d’emploi depuis une dizaine d’années”, a déclaré à la presse Gilbert Houngbo, le directeur général de l’OIT.
« Malgré quelques bonnes nouvelles », il a déploré « le manque flagrant de travail décent, avec une création d’emplois insuffisante, des salaires bas et des emplois de mauvaise qualité ».
Si jusqu’à présent « les banques centrales ont réussi à faire baisser l’inflation sans provoquer une forte récession sur les marchés du travail », « un nouveau resserrement, notamment de la part des autorités fiscales, risquerait de provoquer de graves perturbations sociales », prévient l’OIT dans son rapport. .
Par ailleurs, « même si les taux d’inflation ont baissé, la croissance des salaires n’a pas totalement compensé la perte de revenus liée à la pandémie », note l’organisation, qui souligne également « un transfert de pouvoir sur le marché du travail des travailleurs vers les employeurs ». , avec des effets particulièrement néfastes pour les groupes vulnérables et les jeunes.
Pour améliorer le sort des travailleurs, l’OIT propose d’investir dans la formation professionnelle, l’éducation et les infrastructures, de développer la protection sociale et, pour les pays à faible revenu, « d’exploiter les envois de fonds et les fonds de la diaspora pour soutenir le développement local ».
(afp/eu)