Panier d’épicerie | Frais d’inconfort avec le café

Panier d’épicerie | Frais d’inconfort avec le café
Panier d’épicerie | Frais d’inconfort avec le café

Un recours collectif contre les grandes chaînes de café, dont Starbucks, Second Cup et Tim Hortons, se prépare. Ce procès conteste les frais imposés aux consommateurs qui choisissent des produits substituts au lait de vache, comme les boissons à base de soja ou d’avoine. Une demande d’autorisation pour ce recours collectif a été déposée la semaine dernière à la Cour du Québec.

Les arguments : coûts injustifiés et discrimination

La demande repose sur deux constats majeurs. Premièrement, ces coûts ne sont plus financièrement justifiés. Les résultats varient d’une étude à l’autre, mais les données recueillies par Statistique Canada démontrent que les boissons à base de plantes, comme les boissons au soja ou à l’avoine, sont souvent moins chères que le lait de vache. Par exemple, depuis 2018, la boisson de soya se vend généralement moins cher au détail au Québec que le lait 2 % à volume égal, sauf sur de brèves périodes comme décembre 2022 et janvier 2023. Même si les prix de détail ne reflètent pas nécessairement ceux payés par les chaînes pour chez leurs fournisseurs, les boissons de substitution semblent moins chères sur le marché. De plus, l’écart de prix entre ces deux types de produits a tendance à se creuser chaque année.

Une question légitime se pose alors : pourquoi ne pas imposer des coûts supplémentaires sur le lait de vache, plutôt que sur les produits de substitution d’origine végétale ? Est-il possible que la stratégie ait été conçue pour profiter au puissant secteur laitier en décourageant la consommation d’alternatives ?

Depuis près de 30 ans, depuis 1997, la plupart des chaînes de café imposent des frais supplémentaires aux clients qui choisissent un substitut au lait de vache. Ces frais varient entre 0,50 $ et 0,80 $ par boisson. On estime que Starbucks Canada a généré plus de 337 millions de dollars de revenus supplémentaires grâce à ces frais. En cumulant les revenus de toutes les chaînes, le total atteint probablement plusieurs milliards de dollars.

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Le deuxième argument repose sur une discrimination potentielle à l’encontre des personnes contraintes d’éviter le lait de vache. Une étude publiée en 2020 dans le Journal de l’Association canadienne de gastroentérologie estime que 44 % de la population canadienne, soit environ 16 millions de personnes, sont touchés par la non-persistance de la lactase, souvent associée à l’intolérance au lactose. Ce nombre a peut-être augmenté depuis. Pourquoi, dans ce cas, imposer un supplément à ceux qui ont des allergies ou des intolérances, ce qui constitue déjà une contrainte ?

Libre marché ou éthique des affaires ?

Les sceptiques et les partisans du libre marché pourraient faire valoir que les entreprises ont le droit de fixer leurs prix et que c’est au consommateur de décider d’accepter ou non ces frais. Cependant, dans un système de marché libre, les entreprises doivent également concilier rentabilité et éthique. Imposer des frais supplémentaires pour les produits de substitution à base de plantes, désormais largement acceptés, peut donner l’impression d’opportunisme ou de « profiteur ». Une telle pratique pourrait éroder la confiance et la fidélité des consommateurs.

Il est intéressant de noter que Starbucks Canada a mis fin à la pratique des frais pour les boissons à base de plantes en novembre dernier et que Tim Hortons a récemment emboîté le pas. Cette décision coïncide-t-elle avec le dépôt de la demande d’autorisation d’action collective ? La réponse reste à voir, mais une chose est sûre : cette question met en évidence l’importance de la transparence et de l’équité dans les pratiques commerciales des grandes chaînes de café.

 
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