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Derrière ces chiffres impressionnants, une réalité se dessine : les cryptos ne sont plus l’apanage d’une poignée d’initiés. Ils attirent un public de plus en plus large, y compris en Belgique, où une génération cherche des solutions pour protéger son pouvoir d’achat face à une inflation galopante. Mais investir dans les cryptos est-il une nécessité ou une illusion ? Pour en parler, nous avons rencontré Fom Ly, fondateur de l’association Cryptobel, seul collectif associatif européen en matière d’éducation et de sensibilisation à ces technologies.
Est-il aujourd’hui une nécessité d’investir dans les cryptomonnaies pour les Belges aux revenus moyens ?
Investir ou ne pas investir ? C’est une question qui inquiète de nombreux Belges. Pour Fom Ly, le mouvement est déjà en marche ici. Nous avons tous un ami ou un proche qui a un pied dedans. Le journal L’Echo révèle par ailleurs qu’un Belge sur dix y a déjà déposé son argent. Notre pays est dans le top 10 européen en termes d’adoption. Mais pour le fondateur de Cryptobel, il est crucial d’accompagner cette popularité d’une meilleure éducation.
« Les cryptomonnaies ne sont pas une obligation, mais elles s’immiscent dans nos vies à un rythme rapide. Il faut s’y préparer”, il explique. L’association qu’il dirige s’est donné pour mission d’aider les citoyens à naviguer dans ce monde complexe. Et pour cause : si les jeunes voient dans les cryptomonnaies un moyen de contrer l’inflation et de s’affranchir des banques, nombreux sont ceux qui restent vulnérables aux embûches d’un marché aussi fascinant que risqué. Pour aider ces nouveaux venus, Cryptobel travaille à la publication d’un guide pratique de 82 pages, véritable boussole dans ce monde numérique.
Mais alors c’estComment débuter sans se brûler les ailes ?
“La crypto peut être très risquée. Plus vous prenez de risques, plus vos gains peuvent être importants, bien sûr, mais vous pouvez aussi tout perdre plus facilement », explique Fom Ly avec pragmatisme. Il déconseille fortement de se lancer à corps perdu dans des projets qui promettent des rendements astronomiques, comme le XRP, qui a récemment fait un bond spectaculaire. « On n’investit pas dans une crypto simplement parce qu’elle vient de multiplier sa valeur par cinq. C’est la meilleure façon de perdre votre argent.il prévient.
Alors par où commencer ? Sa réponse est simple : Bitcoin. «Pour un débutant, c’est l’atout le plus sûr et le plus éprouvé», explique-t-il. Sa méthode préférée : investir une petite somme chaque mois. 50€ par exemple. “C’est une approche qui permet d’atténuer les risques et d’éviter la panique face aux variations de prix.” Il souligne également l’importance de différencier clairement spéculation et investissement à long terme : « Si vous cherchez à frapper rapidement, vous jouez avec le feu. Mais si vous pensez à long terme, les cryptos peuvent réellement être un outil pour sécuriser votre épargne. En optant pour des investissements réguliers en « bon père de famille », vous vous protégez des inévitables fluctuations de la valeur du Bitcoin. Car comme nous le dit Fom Ly : “Le créateur du Bitcoin, Satoshi Nakamoto, l’a codé de manière à ce qu’il y ait une phase ascendante d’une durée de 2 ans suivie d’une phase de légère baisse ou de normalisation avec de petites fluctuations.”
Pour notre expert, Bitcoin avec sa valeur dite de « valeur refuge » se démarque des Altcoins comme le XRP qui sont purement spéculatifs. Il se distingue également par sa transparence. Comme le souligne Fom Ly, “avec Bitcoin, tout est écrit dans le code.” Cette technologie repose sur une blockchain, un registre public et décentralisé où chaque transaction est visible par tous. Contrairement aux systèmes bancaires traditionnels, où les opérations sont souvent opaques. « La force du Bitcoin, c’est qu’il est impossible à manipuler ou à falsifier. Personne n’a réussi à le pirater depuis sa création, et c’est sa transparence qui le protège. »
Le système belge est-il prêt pour les cryptomonnaies ?
Sur ce point, Fom Ly est direct : « Nous sommes en retard.“Cela souligne le manque de cadres réglementaires et d’initiatives publiques pour soutenir le secteur.”Les start-up belges peinent à survivre faute d’environnement adapté. Et pendant ce temps, nos voisins avancent. »
Mais il ne se contente pas de critiquer. Grâce à Cryptobel, elle tente de combler ces lacunes. L’association organise des réunions publiques, anime un groupe Telegram et réfléchit à développer une offre de formation. « Nous essayons de faire ce que la FSMA (l’autorité des marchés financiers en Belgique) ne fait pas : informer et protéger les citoyens. On est un peu le « SOS crypto » »« .
Numéro de prévention arnaque Cryptobel : 02 315 18 26
Informations de prévention disponibles sur leur site internet : cryptobel.be