Fini les pauses clandestines aux toilettes. Le géant américain du café Starbucks, en quête de redressement, va revenir à une politique réservant l’accès aux toilettes de ses établissements aux seuls ses clients, des années après avoir été empêtré dans une polémique sur le sujet. “Nous souhaitons que nos espaces soient réservés à l’usage de nos clients”, a prévenu, dans un nouveau code de conduite publié sur son site Internet, la chaîne aux 16.000 boutiques de cafés aux Etats-Unis, 29.000 dans le monde. Cela concernera « nos cafés, terrasses et toilettes », a précisé le groupe.
Incontournables dans les villes américaines, où les toilettes publiques font parfois cruellement défaut, les cafés Starbucks ont pour habitude de laisser leurs toilettes en libre accès, à l’instar de certains fast-foods. Une politique qui permet également aux sans-abri d’y trouver refuge. Cette politique a été mise en place par l’entreprise de Seattle après une polémique dans laquelle elle a été empêtrée pendant plusieurs semaines en 2018. Une vidéo devenue virale montrait l’arrestation par la police de deux jeunes Afro-Américains dans un café Starbucks. à Philadelphie, où il leur a été demandé de quitter l’établissement en attendant une autre personne avant de commander. L’un d’eux s’est vu refuser l’accès aux toilettes et la direction de l’établissement a appelé la police, qui a menotté les deux personnes.
Starbucks réfléchit à ce changement depuis trois ans
Le retour à une politique plus stricte avait déjà été envisagé en 2022, lorsque l’un des patrons historiques, Howard Schultz, avait mis en avant les enjeux sécuritaires, dans un contexte de crise sanitaire mentale dans certaines villes américaines. “Les gens continueront à vouloir venir, les sans-abri bien sûr”, parie mardi une serveuse rencontrée dans un Starbucks de Manhattan, à New York.
La célèbre chaîne de café cherche à se relancer après une série de résultats économiques décevants. Fin octobre, il confirme une baisse de 3,2% de son chiffre d’affaires trimestriel sur un an, à 9,07 milliards de dollars, soit une baisse de 7% par rapport à un nombre comparable de magasins dans le monde. “Il est clair que nous devons changer radicalement notre stratégie pour attirer à nouveau les consommateurs”, a commenté Brian Nicol, PDG de Starbucks.