(BFM Bourse) – L’indice parisien poursuit une deuxième séance de hausse, gagnant 0,6% au lendemain d’une hausse de plus de 2%. A Wall Street, la tendance est plus mitigée, après la publication d’indicateurs macroéconomiques solides, rendant un peu plus lointaine la perspective de futures baisses de taux.
Et deux ! Enregistrant une deuxième séance consécutive de hausse, la Bourse de Paris a regagné un peu plus de terrain ce mardi soir. Le CAC 40 gagne encore 0,59% à 7.489,35 points, ne parvenant donc pas à préserver le seuil des 7.500 points atteint un peu plus tôt dans la journée.
Lundi, l’indice parisien a réalisé sa meilleure séance depuis fin septembre, bondissant de 2,24%. L’indice a été alimenté par des informations du Washington Post selon lesquelles les droits de douane universels voulus par Donald Trump pourraient être limités à certains secteurs. Le président élu américain a peut-être qualifié cet article de « fausse nouvelle », mais le marché a pris ces espoirs au pied de la lettre.
“Une bonne nouvelle est une mauvaise nouvelle”
Aux Etats-Unis, l’ambiance est un peu plus lourde, notamment après la publication de plusieurs statistiques attestant de la robustesse de l’économie outre-Atlantique. Tout d’abord, sur le front de l’activité, la croissance dans les services s’est accélérée plus que prévu en décembre. L’ISM pour les services s’élève à 54,1 points, contre un consensus de 53 points et après 52,1 points en novembre.
Et c’est la composante « prix payés » qui rend nerveux les investisseurs, celle-ci ayant accéléré jusqu’à son plus haut niveau depuis février 2023 pour atteindre 64,4 points contre 58,2 points en novembre.
« La composante prix de l’ISM Services, qui rebondit à son plus haut niveau depuis février 2023 (64,4 contre 58,2 le mois précédent), n’est pas une bonne nouvelle pour la Réserve fédérale et son président Jerome Powell qui avait déjà prévenu, en décembre, qu’un le ralentissement continu de l’inflation vers l’objectif était la condition nécessaire à de nouvelles baisses de taux, sachant que l’inflation sous-jacente du PCE, en données annuelles, n’augmente pas. n’a plus progressé vers l’objectif depuis deux trimestres…», constate Alexandre Baradez, responsable de l’analyse de marché chez IG France.
Dans le même temps, les opérateurs ont également constaté un nombre d’offres d’emploi plus élevé que prévu, soit près de 8,1 millions, selon le rapport Jolts. “Le rebond du nombre d’emplois disponibles (chiffre Jolts) va aussi pousser la Fed à la patience car il éloigne d’éventuelles craintes liées au marché du travail, l’autre mandat de la Fed”, ajoute Alexandre Baradez.
« La réaction baissière des indices américains suite à la publication de ces chiffres montre que le sentiment ‘une bonne nouvelle est une mauvaise nouvelle’ (une bonne nouvelle est interprétée comme une mauvaise, NDLR) a fait son retour et que le marché ‘préfère’ s’inquiéter l’absence de nouvelles baisses de taux plutôt que de saluer les bons chiffres», conclut-il.
La réaction sur le marché obligataire a été immédiate, le rendement des obligations d’Etat américaines à 10 ans se situe actuellement à 4,68%, contre 4,61% lundi soir.
Un peu plus tôt dans la journée, les opérateurs de marché ont pris acte d’une inflation dans la zone euro qui s’est révélée conforme aux attentes en décembre, avec une hausse de 2,4% sur un an. Mais “la rigidité persistante de l’inflation des services dans la zone euro signifie que la Banque centrale européenne devrait continuer à réduire lentement ses taux d’intérêt, même si les perspectives économiques restent mauvaises”, anticipe Capital Economics.
Alstom dégradé, les foncières saluées
Du côté des valeurs, Unibail-Rodamco-Westfield termine en hausse de 1,35% et, hors CAC 40, Mercialys gagne 1,6%. Les deux foncières font partie des onze valeurs du secteur sur lesquelles Jefferies a relevé son conseil dans une note sectorielle ce mardi. La banque a noté « acheter » ces deux valeurs françaises contre « conserver » auparavant.
Sur le SBF 120, Sodexo perd 7,8%, plombé par une activité nettement inférieure aux attentes au premier trimestre de son exercice 2024-2025. Ce qui entraîne dans son sillage Elior (-4,6%), autre groupe de restauration collective.
Alstom est l’autre titre abandonné ce mardi par les investisseurs (-4,35%), pénalisé par Goldman Sachs qui a abaissé son conseil de “vendre” sur l’équipementier ferroviaire, ne voyant aucun potentiel dans le titre.
Du côté des plus petites valeurs, Riber a fini en hausse de 4,5% après avoir reçu une nouvelle commande d’une machine de la part d’un de ses clients historiques.
Sur les autres marchés, l’euro perd 0,2% face au dollar à 1,0366 dollar après la publication de statistiques robustes aux Etats-Unis mardi. Le pétrole avance. Le contrat de mars sur le Brent de la mer du Nord a gagné 0,8% à 76,90 dollars le baril tandis que le contrat de février sur le WTI coté à New York a gagné 0,7% à 74,06 dollars le baril.
Sabrina Sadgui – ©2025 BFM Bourse