Superbe entrevue avec Christine Fréchette

Superbe entrevue avec Christine Fréchette
Superbe entrevue avec Christine Fréchette

En poste depuis 105 jours comme nouvelle ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie lors de notre rencontre du 20 décembre, Christine Fréchette ne cache pas qu’elle a été bien occupée depuis sa nomination, ce qui n’a en rien altéré son optimisme. Elle envisage la nouvelle année d’une manière très positive, malgré l’incertitude qui surgira lors de l’entrée en fonction du nouveau président américain.

En mode apprentissage rapide sur le dossier énergétique et en mode rattrapage pour tout ce qui touche au développement économique, Christine Fréchette ne chôme pas depuis qu’elle a été promue au rang de superministre le 5 septembre.

« La démission de Pierre Fitzgibbon ne m’a pas surpris, il y avait des rumeurs, mais c’est le moment où il l’a fait qui m’a surpris. Je m’attendais à être sollicitée, mais pas pour toutes les responsabilités», confie Christine Fréchette, entre deux rencontres, le vendredi alors qu’elle partait pour deux semaines de récupération bien méritées.

« J’ai besoin de recharger mes batteries », explique avec un large sourire le ministre qui a hérité du dossier de ce fameux secteur…

Quatre jours après sa nomination, la nouvelle ministre titulaire de l’Énergie a dû passer deux longues semaines en commission parlementaire pour discuter du projet de loi 69 visant à réformer la gouvernance des ressources énergétiques du Québec.

« J’étais en mode apprentissage et je suis content de l’avoir fait. Cela m’a permis de rencontrer tous les acteurs du secteur de l’énergie, au même endroit, ce qui m’aurait pris des semaines autrement. C’était une belle immersion», a déclaré le ministre.

Christine Fréchette est d’avis qu’énergie et développement économique vont nécessairement de pair alors que le Québec est en phase de développement, mais que l’approvisionnement énergétique n’est pas au même niveau que celui du développement économique.

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Christine Fréchette, ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie

Nous devons aller de l’avant avec de nouveaux acteurs dans l’énergie éolienne et solaire, capables d’apporter plus rapidement de nouvelles capacités énergétiques.

Christine Fréchette, ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie

Le ministre ne pense pas que ce soit une erreur d’accorder de gros blocs d’énergie à des acteurs étrangers comme Northvolt alors que les entreprises locales n’étaient pas en mesure d’obtenir des capacités supplémentaires.

« Il faut avancer avec de nouveaux joueurs, mais il faut aussi soutenir nos joueurs québécois, il faut trouver un équilibre et je garderai cela en tête. Heureusement, le Québec vient de conclure une entente historique avec Terre-Neuve, qui assurera un approvisionnement énergétique important jusqu’en 2075», souligne le ministre.

Au-delà de Trump

Christine Fréchette aborde donc la nouvelle année avec optimisme, s’appuyant notamment sur des indicateurs favorables qui démontrent qu’en 2024, la confiance des consommateurs québécois a augmenté de 5 points tandis que celle des dirigeants de PME a augmenté de 14 points.

«Et le pouvoir d’achat des Québécois s’améliore davantage par rapport au reste du Canada, tout cela profitera à l’économie québécoise», anticipe le ministre de l’Économie.

L’une de ses grandes priorités sera donc de protéger cet environnement favorable, les emplois des Québécois et l’économie du Québec dans son ensemble par rapport aux actions que pourrait poser la nouvelle administration américaine.

« Notre plan A est qu’il n’y aura pas de droits de douane, nous y parviendrons en renforçant la gestion de nos frontières. Or, nous nous préparons à devoir vivre avec des tarifs de 10 ou 25 % en discutant avec nos entreprises qui pourraient être concernées. Nous n’y arriverons pas avec des mesures mur à mur, mais en effectuant des interventions ciblées », suggère Christine Fréchette.

Le ministre a rappelé que le réseau diplomatique et économique du Québec aux États-Unis s’est renforcé de 20 % au cours de la dernière année en prévision de la nouvelle administration qui s’installerait à Washington, qu’elle soit démocrate ou républicaine. Nous savions que la menace protectionniste pouvait venir de n’importe où.

Cela dit, Christine Fréchette entend prioriser l’accompagnement et l’accompagnement des PME, soulignant que 94 % des interventions d’Investissement Québec l’ont été auprès des petites et moyennes entreprises québécoises.

Le ministère de l’Économie souhaite également créer le plus de liens possible entre les projets d’envergure, comme le plan de développement d’Hydro-Québec, et nos PME pour leur permettre de prendre de l’expansion et de devenir nos grandes entreprises. de demain.

Les graves difficultés rencontrées par Northvolt et Lion Électrique – deux entreprises emblématiques de la transition énergétique – ont-elles altéré sa conviction que le secteur des batteries connaîtra un jour la croissance que l’on espérait ?

« La transition énergétique demeure un fabuleux tremplin pour permettre au Québec de se positionner à l’international. Nous avons 20 projets actifs dans le secteur des batteries et mon ministère est en discussion avec une centaine d’entreprises liées au secteur des batteries.

“La croissance du secteur des véhicules électriques a ralenti et c’est une bonne chose, car elle était effrénée et n’était pas durable pour de nombreuses entreprises”, a déclaré le ministre.

Christine Fréchette est même d’avis que ce ralentissement pourrait être bénéfique au processus de redressement de nos deux entreprises emblématiques du secteur qui sont toujours en difficulté. L’année 2025 s’annonce passionnante à suivre.

 
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