C’est la fin de l’année. Une période importante pour votre argent. Avec deux événements majeurs : la course à la baisse des impôts (quoi ?! Vous n’avez pas encore de plan d’épargne retraite ?!). Et la course à la publication de prévisions économiques et financières pour l’année 2025. Chaque institution financière, grande ou petite, publie ses prévisions macroéconomiques. Et ses conseils d’investissement pour l’année prochaine.
Une fête pour moi car j’aime me plonger dans la lecture de ces rapports épais (virtuellement…) et détaillés. L’exercice le plus amusant consiste à relire les prévisions de l’année précédente pour se rendre compte qu’elles se révèlent toutes, ou presque, complètement fausses. Les rapports de prévision sont un peu comme les sondages. Ils font tout le - des erreurs mais nous ne pouvons pas vivre sans elles et nous les suivons très attentivement.
Investissement : au cours des quarante dernières années, investir en actions a rapporté plus de rendement qu’en immobilier
Ce n’est pas une critique, car l’art de la prévision devient de plus en plus difficile. Comment aurait-on pu imaginer que les indices boursiers américains afficheraient une hausse de près de 30 % après une année 2023 déjà exceptionnelle ? Comment peut-on anticiper une hausse de la bourse allemande de plus de 20% alors qu’on proclame partout que l’Allemagne est en récession et qu’elle a perdu la guerre industrielle ? Pouvait-on prédire que le CAC sous-performerait significativement la grande majorité des indices boursiers en raison d’une dissolution totalement inattendue ? Sans parler des taux d’intérêt français qui baissent malgré la crise politique et l’absence de budget… Bref, l’exercice n’est pas simple. Mais ce qui me frappe, année après année, c’est à quel point ces prédictions sont présentées comme des quasi-certitudes.
Oui, les Etats-Unis ont tout pour réussir, mais en Bourse, les performances économiques ne font pas toujours le bonheur des actionnaires à court terme.
Pour 2025, demandez le programme. Il en est de même dans presque toutes les grandes maisons internationales dignes de ce nom : les Etats-Unis vont encore exploser les compteurs et écraser le reste du monde, l’Europe devrait être « sous-pondérée » (traduisez : à éviter) et la France ne même plus. apparaît sur les radars des établissements anglo-saxons. Sur les taux, il y a aussi presque unanimité : baisse accélérée en Europe, et reflation donc maintien de taux élevés aux Etats-Unis.
Quant à la Chine, plus personne n’ose prendre de risques : elle rebondira… un jour. Quant aux pays émergents, pour paraphraser le général de Gaulle, ce sont des investissements d’avenir… et le resteront. Et j’ai bien sûr oublié le bitcoin qui vaudra au moins 1 million de dollars…
Les Français continuent de piocher dans leurs comptes courants… pour épargner
Ma première réaction lorsque je vois cette magnifique chorale chanter à l’unisson est la méfiance. Oui, les Etats-Unis ont tout pour réussir, mais en Bourse, les performances économiques ne font pas toujours le bonheur des actionnaires à court terme. Oui, l’Europe est en crise, mais elle dispose de leviers pour rebondir. Certes, la Chine est en crise, mais elle dispose encore d’un énorme réservoir de consommateurs et d’industries. J’ai presque envie de prendre le contre-pied de toutes ces prédictions. Quoi qu’il en soit, nous aurons tous raison ou tort un jour…