l’histoire des bonbons, du chocolat et des gourmandises au Québec

Qui dit décembre dit petites gourmandises ! Calendriers de l’Avent, chocolat, cannes de bonbon et bonbons colorés ajoutent à la magie de ce mois précédant les célébrations de Noël et du Nouvel An. Mais pour que nous puissions un jour profiter de ces gourmandises, il fallait que le sucre arrive dans les cuisines.

Les Européens ont certainement sucré leurs plats avant l’arrivée du sucre blanc dans leurs cuisines. Ils utilisaient principalement du miel et lorsqu’ils faisaient partie des privilégiés qui pouvaient se le permettre au Moyen Âge, ils pouvaient avoir accès au sucre de canne, ou sucre blanc raffiné. A l’origine, ces derniers arrivaient d’Inde via les réseaux d’échanges du monde arabe. C’est avec l’arrivée des colons européens dans les Amériques et plus particulièrement aux Antilles à partir du XVIee siècle que la canne à sucre est implantée en divers endroits. Les colons exploitèrent alors les terres propices à sa culture et, à travers elles, les habitants de ces régions.

Le grand commerce de ce que nous appellerions « l’or blanc » commença alors. De grandes plantations de canne à sucre se sont développées et le recours aux esclaves africains pour sa culture, sa récolte et sa transformation a progressivement réduit les coûts. Mais au début, ce sont encore les classes aisées qui pouvaient s’offrir du sucre raffiné. La reine Elizabeth I d’Angleterre en était également folle, au point qu’elle avait des dents gâtées, qu’elle cachait, entre autres, avec des éventails devant sa bouche.

Portrait de la reine Elizabeth I par Nicholas Hilliard (1547-1619).

Photo domaine public, Wikimedia Commons

La disponibilité du sucre et sa démocratisation au fil du - permettent la création de diverses douceurs qui perdureront. Le chocolat, bu sous forme de chocolat chaud avant d’être consommé sous forme de truffes, a été découvert par les Aztèques, qui le buvaient noir en y ajoutant, entre autres, du piment. Si la boisson a rebuté les Espagnols qui la dégustaient, l’engouement pour cette dernière est né lorsque des religieuses vivant au Mexique la mélangeaient avec de la crème et… du sucre ! C’est donc sous forme de chocolat chaud que les classes aisées de la Nouvelle- découvrirent le chocolat, importé de France où il était très apprécié au petit-déjeuner au château de Versailles.

Image d’un vase maya montrant un bol débordant de mousse de cacao.

Photo domaine public, Wikimedia Commons

Ce sont également des religieuses bénédictines françaises qui ont développé le sucre d’orge, étroitement associé aux fêtes de Noël. C’est dans le 17e siècle qu’ils décidèrent de colorer le sucre de canne avec un mélange de gruaux d’orge, donnant ainsi naissance à ce bonbon coloré qui séduit petits et grands. Au départ, il était principalement utilisé pour apaiser les maux de gorge, tout comme le sucre d’érable produit en Nouvelle-France à la même époque.

Au tout début du XIXème sièclee siècle, avec l’industrialisation, de grandes raffineries de sucre voient le jour, tout comme les premières confiseries spécialisées dans la fabrication de friandises diverses destinées à la vente commerciale. Des raffineries locales sont en effet nécessaires au développement de l’industrie du confiserie, le sucre étant la matière première et devant être relativement abordable pour produire des friandises à un prix acceptable. C’est dans les années 1850 que la première raffinerie de sucre de canne ouvre ses portes à Montréal, puis, en 1881, une raffinerie spécialisée dans l’extraction du sucre de betterave ouvre ses portes à Farnham.


Des ouvriers emballent des produits dans du film plastique chez Moir’s Limited, vers 1955.

Photo Jacques Lanctôt

Les confiseurs proposent souvent leurs produits à une échelle très locale, mais à la fin du 19ee siècle et au tournant du 20ee siècle, les épiciers et les chocolatiers commencent à proposer une plus grande variété de gourmandises, notamment du chocolat. C’est le cas des chocolateries Ganong et Moir’s au Nouveau-Brunswick et… de Laura Secord. Bien que le premier magasin ait ouvert ses portes à Toronto, les chocolats issus de cette confiserie se sont vendus rapidement dans plusieurs provinces canadiennes comme au Québec, où le nombre de magasins ne cessait d’augmenter dans les années 1940 et 1950. La confiserie des pères trappistes débute également sa production de friandises chocolatées à la fin des années 1930 et après la Seconde Guerre mondiale, la diversité des friandises ne cesse de croître pour les Québécois à la recherche de petites douceurs… à offrir ou à s’offrir !

Joyeuses fêtes !

 
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