Malmené dans les sondages, François Legault s’est posé vendredi en défenseur de l’économie québécoise face aux tarifs douaniers annoncés par Donald Trump.
Les prochains mois seront difficiles pour les travailleurs québécois, a souligné le premier ministre caquiste au moment de faire le bilan de sa session parlementaire.
«Que l’on parle de tarifs de 10 % ou de 25 %, cela signifierait beaucoup de pertes d’emplois au Canada », a rappelé François Legault.
Devant lui, le pupitre affichait clairement le message qu’il voulait incarner : « Protégez notre économie, protégez notre identité », pouvait-on lire.
“Ça me dérange beaucoup, ce qui vient des Etats-Unis”, confie-t-il. Son gouvernement devra trouver un moyen de compenser les « dizaines de milliers d’emplois » en jeu.
Le Premier ministre compare les troubles redoutés aux années difficiles de la pandémie. « Je me dis parfois : j’ai eu le COVID et maintenant j’ai Donald Trump », murmure-t-il.
Son équipe est déjà à l’oeuvre, assure-t-il, notamment avec la création d’un comité interministériel pour préparer l’arrivée du nouveau locataire de la Maison Blanche, en plus des rencontres avec le gouvernement fédéral.
« Nous avons mis en place un comité qui se réunit [toutes les] deux semaines pour élaborer une stratégie industrie par industrie, car on sait que [pour] certaines industries, M. Trump ne peut pas se passer de nos produits», explique François Legault.
Niveau de vie
Conscient des critiques sur ses déboires économiques, de Northvolt à Lion Électrique, le premier ministre avait préparé un tableau sur le niveau de vie des Québécois, qu’il a brandi à plusieurs reprises.
« Nous avons connu une meilleure croissance économique par habitant que l’Ontario et que le reste du Canada. Ce n’est toujours pas rien. C’est vrai pour l’économie, c’est vrai pour les salaires, c’est vrai surtout pour le revenu disponible», a déclaré François Legault, ne cachant pas sa fierté.
Troisième mandat
Il continue d’ailleurs de croire que les investissements dans le secteur des batteries et chez Hydro-Québec finiront par porter leurs fruits.
« Pensez-vous que dans cinq ans il y aura plus de véhicules électriques ? Je suis convaincu que oui», affirme François Legault.
Malgré une baisse temporaire, les ventes devraient repartir à la hausse. « À moyen terme, si on pense à nos enfants, à nos petits-enfants, il faudra des batteries pour les véhicules électriques. Il faudra une économie verte. Il faudra de l’énergie verte», souligne-t-il.
«Alors doubler Hydro-Québec est à peu près le plus grand héritage qu’on ne puisse pas laisser à nos enfants», ajoute le premier ministre.
Les mêmes raisons le motivent à se présenter aux élections de 2026. « J’ai encore du travail à faire », dit-il.
François Legault souhaite lui-même annoncer les travaux majeurs nécessaires pour augmenter les capacités électriques du Québec.
«Je pense que ce ne sera pas terminé en octobre 2026. Alors, j’aimerais avoir encore quatre ans pour continuer, par exemple, à travailler au doublement de la taille d’Hydro-Québec», confie-t-il.