Sur les chantiers, les questions se multiplient après la chute du gouvernement Barnier

Le manque de stabilité politique et le rejet du budget 2025 sont particulièrement préoccupants sur les chantiers, où les entreprises de travaux publics sont très souvent dépendantes des marchés publics.

Article rédigé par

franceinfo – Mélanie Kuszelewicz

Radio-

Publié le 12/04/2024 23:20

Mis à jour le 12/05/2024 07:16

- de lecture : 2min

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Des salariés de l’entreprise Dubrac TP, spécialisée dans les travaux publics, sur un chantier à Aubervilliers. (MÉLANIE KUSZELEWICZ / RADIO FRANCE)

Un climat d’incertitude. A Aubervilliers, sur l’ancien site des entrepôts et magasins généraux parisiens, Carlos Fardila et son équipe réparent actuellement une partie de la route endommagée après un affaissement. Au lendemain du vote de la motion de censure, qui a renversé le gouvernement de Michel Barnier dans la soirée du mercredi 4 décembre, les questions se sont multipliées pour le gestionnaire du site : « Où allons-nous ? Qu’allons-nous faire avec ? Avec qui ? C’est le problème : qui paie ?”

Durant cette période, il est difficile de se projeter à l’avance pour cet ouvrier qui œuvre dans les travaux publics depuis plus de 40 ans. “On se rend compte qu’en 2024, on ne sait pas ce qu’on va faire en 2025déplore Carlos Fardila. Ce n’est pas possible, une entreprise a besoin d’un peu de visibilité. S’il n’y a aucune visibilité, que faisons-nous ? Il ne peut ni investir ni embaucher.

Ce que redoute Mike Gomes, ouvrier des travaux publics depuis 16 ans, c’est la baisse d’activité. Une expérience malheureuse qu’il a déjà vécue dans son ancienne entreprise : « Il y avait des systèmes de chômage partiel ou des choses comme ça, mais ça fait toujours peur… »il murmure.

« Dans la société, nous n’avons jamais vécu cela et nous espérons ne pas en arriver là. Quand on a une baisse d’activité, on s’inquiète de savoir si on aura ou non du travail.

Aujourd’hui, le risque est que les collectivités locales – qui financent les travaux publics – mettent tout entre parenthèses, craint Francis Dubrac, le patron de l’entreprise de travaux publics Dubrac TP qui emploie 400 salariés : « Si les communautés économisent de l’argent, elles réduiront certainement leurs investissements, ne construiront peut-être plus de route, n’entretiendront plus d’école ou reporteront la construction d’une école. C’est donc vraiment très préoccupant de ne pas savoir où nous allons.»

Et il y aura forcément des conséquences sur l’emploi, prévient Francis Dubrac : « Les derniers arrivés sont ceux que nous avons eu le plus de mal à recruter car le bâtiment n’est pas le métier le plus sexy. Tous ces jeunes que nous avons recherchés, formés et fait aimer le métier, je ne voudrais pas m’en séparer, ce serait un crève-cœur. En attendant un peu plus de stabilité, le chef d’entreprise assure qu’il fera tout pour ne pas se séparer de ses salariés.

France

 
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