Contenants à boissons | Quel est le problème avec les instructions ?

Gestion centralisée, opacité, animosité envers le gouvernement, planification à courte vue, lieux de retour mal conçus : une quinzaine d’interlocuteurs autour du système de consigne des contenants de boissons se sont exprimés. La presse pour expliquer la succession d’échecs qui ont conduit au report d’une partie de la consigne à 2027.

Au cœur des critiques : Normand Bisson, grand patron de l’Association québécoise pour la récupération des contenants de boissons (AQRCB), l’organisme mis sur pied par les fabricants de boissons, responsable de la gestion et du financement du système.

«Normand se dit dépassé, mais il est l’architecte de son propre malheur», car il manque de transparence et veut tout gérer, résume Kevin Morin, directeur général du Conseil québécois des entreprises de technologies environnementales (CETEQ). ), dont les membres se disent très inquiets.

L’AQRCB construit l’avion en plein vol, veut le piloter seul et ignore la tour de contrôle.

Kevin Morin, directeur général du Conseil québécois des entreprises de technologies environnementales

La récente annonce du report à 20271 de la consigne sur les contenants multicouches et en verre, le retard de plus de trois ans par rapport au mandat initial confié à l’AQRCB, ainsi que les retards généralisés dans l’extension de la consigne à d’autres contenants ont donné lieu à de nombreuses critiques à l’encontre du localisation de l’AQRCB et de son PDG.

« Il n’y a rien qui avance sans que Normand dise « allez », confie une Source interne pour illustrer la centralisation des décisions entre les mains du PDG, qui s’est entouré de gens serviles ou n’ayant pas les compétences. tenus d’assumer leur rôle, selon elle.

«C’est un “club de garçons” avec des gens très, très proches de Normand», poursuit cette Source, affirmant que les règles de gouvernance de l’AQRCB sont régulièrement contournées, notamment en omettant de fournir les documents au ministère de l’Environnement comme l’exige la réglementation. , ce qui a également contribué au déclenchement d’une enquête administrative par Québec.

«Il y a un filtre Normand Bisson qui fait que l’information n’est pas nécessairement transmise en toute transparence», affirme une autre Source externe, qui a eu de nombreux échanges avec lui, ajoutant avoir vu aussi des employés compétents en difficulté. « perdre la santé ».

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PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE ARCHIVES

Le président-directeur général de l’Association québécoise pour la récupération des contenants de boissons, Normand Bisson

« C’est faux », rétorque le principal concerné, qui assure que l’organisation qu’il dirige est fonctionnelle.

La majorité des personnes avec qui La presse a demandé l’anonymat car parler publiquement serait un « suicide commercial », a déclaré l’une des sources, qui représente une entreprise en négociations avec l’AQRCB.

Animosité

L’AQRCB est également en désaccord avec le gouvernement Legault.

Une petite salle de réunion portait le nom du ministre de l’Environnement, Benoit Charette, dans les anciens locaux de l’AQRCB, mais c’était loin d’être un hommage.

Une décision importante n’était jamais prise dans la « salle Charette », aimait à dire Normand Bisson, contrairement à la grande salle de réunion, où l’on discutait des « vraies affaires », qu’on appelait… la « salle Bisson ».

L’anecdote, racontée par deux sources différentes ayant eu accès à ces locaux, illustre l’animosité envers le ministre Charette au sein de l’organisation chargée de mettre en œuvre sa réforme.

« Ce n’est pas un nom officiel de l’AQRCB », a déclaré Normand Bisson à La presseniant avoir tenu ces propos. «Il y a peut-être des gens à l’AQRCB qui ont nommé entre eux une des salles Charette, [mais] Je n’ai rien à voir avec ça. »

Planification à courte vue

De nombreux contrats pour le transport, l’emballage et le recyclage des matériaux n’étaient pas encore signés lorsque le report de la consigne sur les contenants multicouches et en verre a été annoncé le 28 novembre.

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PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE ARCHIVES

Gobelets de contenants à boissons provenant d’un point de retour Consignaction+

“Cela aurait dû être résolu il y a plusieurs mois”, a-t-il déclaré. La presse Mathieu Bouchard, directeur d’usine de la fonderie Owens Illinois à Montréal, seul recycleur de verre au Québec, toujours sans nouvelles de l’AQRCB pour le traitement du verre déposé.

« Il y a eu beaucoup de changements dans la direction de l’AQRCB », a-t-il déclaré, se disant très déçu du report de la consigne sur le verre, car il a des difficultés à s’approvisionner en verre usagé.

« Du verre clair, je n’en ai presque pas, j’ai du mal à rester autour de 20, 25 % [des intrants] », précise-t-il, ajoutant viser une moyenne de 50 %.

« Chaque fois que j’utilise 10 % de verre recyclé, j’ai une réduction de 5 % des gaz à effet de serre », explique Mathieu Bouchard, d’Owens Illinois.

Les conditionneurs de verre 2M Ressources et Groupe Bellemare, qui trient le verre selon la couleur et le type avant de l’envoyer à une fonderie, n’ont pas non plus de contrat avec l’AQRCB pour après 1est mars, ils ont confirmé à La pressesans vouloir faire d’autres commentaires.

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Le plus grand transporteur de contenants consignés de la province, Recycan, n’a pas non plus été contacté à ce jour par l’AQRCB, a confirmé son directeur général, Jean Robitaille, affirmant avoir pour sa part tenté d’établir un contact.

« Du 1est mars, nous ne savons pas ce que nous faisons », a-t-il déclaré La pressesans vouloir faire d’autres commentaires.

D’autres transporteurs ont également indiqué La presse ne pas avoir de contrat en prévision du 1est Mars.

«Nos contrats expirent le 28 février [et seront renouvelés] en - voulu », explique Normand Bisson.

Il ajoute avoir un « accord », qui n’est « pas un contrat », avec les entreprises de boissons qui transportent elles-mêmes des conteneurs vides pour qu’elles continuent à le faire après le 1er janvier.est March, sans expliquer en quoi consiste la différence.

“Je ne vais pas vous définir cela maintenant”, a-t-il répondu, précisant que le contrat de tri et de conditionnement du “flux léger”, constitué de récipients autres que le verre, avait été confié début 2014 à la société Machinex. l’année, en vue de construire un nouveau centre de tri à Sorel-Tracy.

Ce manque de planification n’est pas nouveau, assure Kevin Morin, directeur général du CETEQ, racontant que les centres de tri ont appris le 31 octobre 2023, soit la veille de l’entrée en vigueur de la première phase de l’agrandissement du dépôt, comment la direction de conteneurs consignés qui finissent dans la collecte sélective fonctionnerait.

Mauvaise conception

En plus d’avoir livré à ce jour seulement 10% des 200 agences2 Caution promise pour le 1erest En mars, l’AQRCB a mal conçu certains des rares établissements ouverts, notamment les plus petits en zone urbaine, affirment des sources appelées à y travailler.

Certains seraient inaccessibles à un petit engin de chargement, puisqu’ils disposent d’une simple porte à l’arrière, avec des marches.

« Les sacs et cartons sont chargés à la main », explique une personne affectée à la manutention, qui craint l’ampleur de la tâche alors que le nombre de contenants consignés augmente et que le nombre de commerçants reprenant les contenants diminue fortement.

«Ce n’est pas normal», affirme Marina Pietrosel, consultante spécialisée en gestion du matériel, qui constate également que les communications sont difficiles avec l’AQRCB.

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PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, LA PRESSE

Succursale de consignation à Montréal

Les contenants collectés dans ces petites succursales Consignaction sont ensuite acheminés vers les grandes succursales Consignaction+ pour être comptés et broyés, puis acheminés au centre de tri, une façon de procéder qui fait également sourciller certains acteurs du secteur.

Pendant ce -, d’autres acteurs déjà expérimentés dans la valorisation des conteneurs peinent à se faire une place dans l’écosystème, comme la coopérative Les Valoristes, qui n’est toujours pas accréditée comme lieu de reprise par l’AQRCB.

“Nous collectons cinq millions de conteneurs par an, c’est plus que certains détaillants”, explique sa coordinatrice, Marica Vazquez Tagliero, affirmant qu’ils ont besoin du matériel que l’AQRCB est tenu de fournir aux points de retour.

« C’est difficile avec l’AQRCB, dit-elle. Cela l’a toujours été. »

Le directeur général de l’Association des brasseurs du Québec, Philippe Roy, qui siège au conseil d’administration de l’AQRCB, affirme qu’il n’était « pas au courant » de l’insatisfaction des différents intervenants à l’égard de l’organisation, à l’exception du mécontentement du gouvernement Legault.

«Les délais ont été très, très courts» pour mettre en oeuvre la réforme, assène-t-il, défendant Normand Bisson et assurant que «le climat est bon» au conseil d’administration, malgré la tempête provoquée par le report. et l’ouverture d’une enquête.

« À ma connaissance, a déclaré M. Roy, le PDG a toujours la confiance du conseil d’administration. »

1. Lire l’article « Consigne sur les contenants de boissons : Québec lance une enquête et reporte sa réforme »

2. Lisez l’article « Consigne des contenants de boissons : moins de lieux de retour et de nouveaux délais »

Apprendre encore plus

  • 224 millions
    Coût du système de caution modernisé pour la première année d’activité (estimation 2022)

    Source : Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs

    5 milliards
    Quantité annuelle de contenants consignés qui seront restitués après l’extension de la consigne en 2027, soit le double avant la réforme

    Source : Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs

 
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