Le constructeur automobile Stellantis doit « Reprendre confiance » de ses partenaires, des concessionnaires aux fournisseurs des gouvernements, après la mise à l’écart de son patron Carlos Tavares, a déclaré mercredi 4 décembre son directeur financier Douglas Ostermann. Le conseil d’administration du groupe Peugeot, Fiat et Jeep a connu une « un désaccord croissant » avec Carlos Tavares sur deux sujets, qui ont conduit à sa démission dimanche, a expliqué M. Ostermann lors d’une conférence organisée par la banque Goldman Sachs et diffusée en ligne.
Le premier sujet était la gestion des « questions stratégiques » dans les 15 mois précédant le départ à la retraite de M. Tavares, initialement prévu début 2026 : actions de «court terme» s’opposaient à « l’intérêt à long terme de la société »a souligné M. Ostermann. De plus, Stellantis doit « regagnez la confiance de vos partenaires clés »concessionnaires, équipementiers, syndicats et gouvernements des nombreux pays où le constructeur est présent, a souligné M. Ostermann, estimant que cela “ça prendra du -”.
Une stratégie inchangée
Carlos Tavares était connu pour ses objectifs financiers ambitieux mais aussi pour son style de management intransigeant, qui a offensé de nombreux équipementiers mais aussi le gouvernement italien par exemple. Mais à long terme, la stratégie de Stellantis “reste inchangé”avec le lancement de dizaines de modèles conçus sur quatre plateformes « multi-énergies » (thermiques, hybrides, électriques), et des offensives en Amérique latine et au Moyen-Orient notamment, a souligné mercredi Douglas Ostermann.
Après une année 2024 compliquée et un premier avertissement depuis la création du groupe en 2021, la situation de Stellantis devrait «à beaucoup améliorer» en 2025, a assuré le directeur financier. Il table sur la fin des problèmes de surstockage aux Etats-Unis en 2025 (que la direction locale « Je n’ai pas su comment résoudre le problème assez rapidement ») et en Europe, mais aussi sur le lancement de plusieurs modèles “qui viennent combler les trous” dans les gammes Stellantis, comme le SUV Jeep Cherokee et les petits modèles en Europe, comme la Fiat Grande Panda. Le directeur financier est “convaincu” que Stellantis distribuera des dividendes en 2025, et devrait “discuter” des rachats d’actions, bénéficié de la très faible valeur de ses titres, proche de son plus bas historique, autour de 12 euros mercredi à la clôture de la Bourse de Paris.