Les aides aux voitures électriques fondent, les promesses du gouvernement s’estompent. Nouveau coup dur pour tous les acteurs du secteur, tel était le sujet évident de l’éditorial de Watt Else du 28 novembre.
Le gouvernement français s’apprête à dévoiler le vilain tour qu’il réserve aux constructeurs automobiles. Les aides gouvernementales et les sanctions continuent de donner des sueurs froides aux représentants des marques automobiles. S’ils savent déjà qu’ils perdront en 2025, ils ne savent toujours pas s’ils seront un peu, beaucoup ou fous…
Cependant, l’industrie automobile a imploré à plusieurs reprises les anciens et les nouveaux ministres de leur donner une petite marge de manœuvre et une visibilité à long terme. Des plaidoyers qui restent souvent lettres mortes lorsqu’ils se transforment en actions concrètes. Pire encore, le gouvernement pourrait trahir la confiance des constructeurs concernant le bonus.
Trahison selon les règles de l’art
Au moment d’écrire ces lignes (mercredi 27 novembre), le dispositif d’aides gouvernementales aux voitures électriques à l’horizon 2025 n’est pas encore officialisé. Mais les premières fuites sérieuses sont déjà parvenues dans la presse et elles refroidissent les constructeurs. Outre la réduction des montants des aides, la rumeur court que le décret pourrait entrer en vigueur immédiatement. Le problème : la publication du décret est prévue dans les prochains jours.
Les nouveaux barèmes n’attendraient pas le 1er janvier pour s’appliquer. Le bonus 2025 pourrait s’appliquer dès décembre 2024, ce qui priverait les constructeurs d’un éventuel effet d’aubaine en fin d’année. Si cela se confirme, la manœuvre serait vécue au mieux comme une trahison, au pire comme une déclaration de guerre.
[Mise à jour du 01/12/2024 : le décret vient d’être publié au Journal Officiel, le nouveau barème du bonus s’applique dès aujourd’hui]
Des arbitrages confus
Selon les rumeurs, acheteurs et constructeurs devront donc composer avec : une suppression de la prime à la conversion et de certaines primes spécifiques, une baisse plus générale du bonus écologique automobile, et une nouvelle vague de leasing social plus tard dans l’année (mais qui pourrait être plus restreint).
Fini la prime portée à 7 000 € pour les ménages les plus modestes, elle tomberait à 4 000 € seulement. Celui de 4 000 € serait remplacé par un bonus de 3 000 €, sauf pour les ménages les plus aisés qui ne bénéficieraient que de 2 000 € d’aide pour les modèles éligibles. Il n’y aurait plus de complément avec la prime à la conversion de 1 500 € (qui pourrait atteindre jusqu’à 5 000 € dans certains cas), les aides régionales sont également en train de disparaître.
Les véhicules utilitaires légers électriques seraient les nouvelles victimes de l’épargne publique, leur bonus étant supprimé. Les deux-roues électriques et les quadricycles lourds (L7e avec permis) pourraient subir le même sort. Un choix discutable qui conduit à des économies de misère, alors que tout est nécessaire selon le gouvernement.
[Mise à jour par rapport à l’édito rédigé le 27/11 : après une conférence avec Bercy le 28 novembre après midi, le bonus est confirmé comme indiqué. En revanche, les véhicules utilitaires électriques auront toujours accès à une forme de bonus, financé par une autre Source que l’enveloppe de 700 millions du bonus.]
Au pied du mur
Aucune consultation de l’industrie automobile n’a précédé ces décisions. Les constructeurs vont devoir s’adapter, comme trop souvent, placés devant le fait accompli. Nul doute que tout cela ne fera pas tomber la colère qui bouillonne derrière la façade calme et diplomatique.
Si certains sont favorables à la fin totale de toute forme de subventions aux voitures électriques (notamment ses opposants), les constructeurs craignent d’observer le même phénomène qu’en Allemagne et en Suède, où cela s’est déjà produit avec des conséquences. drame sur les ventes. Beaucoup imaginent que la fin des subventions fera baisser les prix des voitures électriques, et redynamisera miraculeusement la demande. J’aimerais bien y croire, mais je m’attends surtout à ce que les statistiques 2025 soient en berne, malgré quelques nouveaux modèles prometteurs. Certains diront que je suis trop pessimiste, mais comment ne pas le être ?
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