Ce n’est pas la première fois que le sujet est sur la table. Et il semble que tant qu’elle n’est pas reportée, pour ne pas dire retirée, certains États n’abandonneront pas leur combat : celui du report des limites d’émissions de CO2 imposées aux constructeurs automobiles en Europe à partir de 2025.
Ainsi, ce jeudi 28 novembre, sept pays membres de l’Union européenne ont réclamé des mesures pour préserver la compétitivité de l’industrie automobilemême si elle doit investir dans l’innovation pour respecter des limites d’émissions polluantes plus strictes. L’Italie, la Pologne, l’Autriche, la Bulgarie, la République tchèque, la Roumanie et la Slovaquie se sont unies pour exiger un calendrier plus pragmatique, guidé par les réalités économiques, et pas seulement écologiques.
Des sanctions qui entraveraient l’innovation
« L’industrie se trouve actuellement à un tournant critique, confrontée à des défis importants liés à la production, à l’emploi et à la concurrence mondiale, qui nécessitent une action urgente et coordonnée au niveau de l’UE. » » ont écrit les sept États membres dans une déclaration commune. « De telles sanctions limiteraient considérablement la capacité de l’industrie à réinvestir dans l’innovation et le développement, nuisant ainsi à la compétitivité de l’Europe sur la scène mondiale. ».
Les constructeurs ont-ils exagéré les amendes CO2 ?
Pour rappel, à partir de 2025, l’UE abaissera le plafond des émissions moyennes de CO2 (la fameuse norme CAFE pour Corporate Average Fuel Economy) ventes de véhicules neufs à 81 g/km de CO2, contre 95 g/km actuellement. Ce qui revient à vendre une voiture 100 % électrique sur quatre. Un plafond qui, s’il était dépassé, pourrait coûter très cher aux constructeurs : 95 € par gramme excédentaire par km, multiplié par le nombre de véhicules vendus. On se souvient de Luca de Meo, patron de Renault mais aussi de l’ACEA, qui avait avancé en septembre dernier le montant de l’éventuelle amende qui pourrait atteindre 15 milliards d’euros.
Et la position de la France ?
Il est surprenant que cette déclaration commune n’ait pas été soutenue par la France. On sait cependant que la position de Paris est proche de celle des sept autres pays concernant la norme CAFE mise en place en Europe à l’horizon 2025. Ainsi début novembre, le nouveau ministre de l’Économie Antoine Armand est monté au créneau, plaidant pour clémence. face aux sanctions.
Quant à l’Allemagne, premier producteur automobile européen, qui ne fait pas non plus partie des sept pays réunis le 28 novembre, elle a également plaidé dans le même temps pour un report des actions pour 2026-2027. Mais la France comme l’Allemagne ont rappelé que l’objectif final d’interdire la vente de véhicules thermiques en Europe en 2035, vers lequel devraient conduire ces sanctions progressives, doit néanmoins être respecté.