(Ottawa) Le Syndicat canadien des travailleurs des postes (STTP) a déposé vendredi une plainte auprès du Conseil canadien des relations industrielles contre la Société canadienne des postes après le licenciement d’employés en grève.
Selon le syndicat, ces mises à pied constituent « une tactique d’intimidation qui contrevient au Code canadien du travail ».
Ni le syndicat ni Postes Canada n’ont fourni de détails sur l’ampleur des mises à pied.
Plus de 55 000 salariés se sont mis en grève il y a deux semaines, notamment pour des raisons de salaires et de conditions de travail.
Une porte-parole de Postes Canada, Lisa Liu, a déclaré que l’entreprise avait reçu la plainte et qu’elle l’examinait.
La société d’État nie avoir contrevenu au Code du travail.
Mais ce n’est pas l’avis de certains experts.
À première vue, Postes Canada semble violer un article du Code du travail, a déclaré David J. Doorey, professeur de droit du travail et de l’emploi à l’Université York, dans un courriel cette semaine.
« Par conséquent, si le STTP conteste les mises à pied, Postes Canada aura besoin de preuves solides pour convaincre la Commission des relations de travail que les mises à pied n’ont aucun rapport avec le fait que les travailleurs se sont mis en grève. Ce serait intéressant d’entendre cet argument », a-t-il déclaré.
La fin de la grève n’est pas en vue. Le ministre fédéral du Travail, Steven MacKinnon, a déclaré mercredi que le médiateur nommé par Ottawa n’aboutissait à rien, les parties étant trop éloignées sur des questions cruciales. Les négociations de médiation ont été temporairement suspendues et le gouvernement n’a pas l’intention d’intervenir.
M. MacKinnon a déclaré qu’il avait convoqué les deux parties à son bureau à Ottawa. Il a toutefois déclaré qu’une directive sur l’arbitrage exécutoire « n’était pas prévue ».