Annoncé en 2020, l’élargissement de la consigne sur tous les contenants prêts à boire ne se fera pas avant 2027 au Québec, au mieux, après unee report. Le triste constat : pratiquement aucune opération d’envergure ne réussit au Québec. Et c’est déprimant.
» Souvenez-vous du ministre Mulcair ou du ministre David Heurtel qui voulaient élargir les consignes, mais à qui le gouvernement libéral avait dit non : « Vous n’allez pas toucher à ça parce qu’on a des gens qui sont contre dans certaines entreprises. Nous avons eu le courage de le faire. » a déclaré François Legault le 28 avril 2021.
Cette affirmation n’a pas bien vieilli.
Pour pouvoir récupérer les bouteilles de vin et les cartons multicouches de lait ou de jus, la date limite a été fixée à novembre 2022, puis repoussée à 2023.
Puis en mars 2025.
Et le ministre de tutelle, en charge de l’Environnement depuis près de six ans, vient d’annoncer que ces avancées ne sont plus attendues avant mars 2027.
Nous en parlons depuis plus de 10 ans.
En Ontario, la consigne sur les bouteilles de vin et de spiritueux existe depuis 17 ans.
Qui est responsable d’amener la réforme au Québec?
L’Association québécoise pour la récupération des contenants de boissons.
On retrouve dans son conseil d’administration des producteurs de jus, de bouteilles d’eau et de lait donc, ceux qui se sont opposés au principe de la consigne étendue.
Pas étonnant que ça ne marche pas.
Le gouvernement aurait dû mettre en place des mécanismes pour s’assurer d’installer les bacs et les lieux de dépôt des conteneurs dans les délais prévus.
Comme s’il s’étonnait qu’il y ait du sable dans le mélange, le ministre Charette a annoncé une enquête administrative sur cet organisme.
Peut-être aussi se contente-t-il de reporter à après les élections de 2026 l’inévitable augmentation des coûts du panier d’épicerie provoquée par la prolongation de la caution.
Incapacité informatique
Il y a tellement d’exemples.
En 2020, le ministre Éric Caire avait promis le déploiement complet de l’application d’identité numérique pour permettre d’effectuer sur son téléphone les transactions avec l’ensemble du gouvernement.
Jusqu’à présent, cela se résume aux problèmes de SAAQclic et du Service d’authentification du gouvernement.
Pour vous donner une idée du modernisme québécois, j’ai dû me rendre dans un bureau de la SAAQ pour recréer un compte numérique après le piratage de mon adresse courriel.
Même si j’avais tous les papiers pour authentifier mon identité, les fonctionnaires sont repartis les mains vides.
Ils en étaient incapables.
La liste est longue
Le gouvernement du Québec a-t-il réussi à informatiser les données judiciaires des policiers, des centres correctionnels et des palais de justice ? Non.
A-t-il réussi à créer un guichet unique pour l’attribution des places en garderie, comme promis ? Non, pas encore.
A-t-on éliminé les télécopieurs dans le réseau de la santé en 2023, comme le gouvernement s’y était engagé ? Non pas du tout.
Le premier coup de pioche d’un troisième lien entre Québec et Lévis a-t-il eu lieu ?
Non, sauf dans le psychisme d’Eric Caire.
C’est à tel point qu’en temps de pandémie, on a été surpris par le succès de Clic Santé, une entreprise privée québécoise, ayant permis de prendre des rendez-vous de vaccination en ligne.
Comme si c’était une erreur de parcours.
Peut-être que Simon Jolin-Barrette devrait reconsidérer ses plans.
Mettre fin au changement d’heure au Québec est sans doute trop compliqué…