OSLO ET QUÉBEC | Le premier chauffeur de taxi électrique au monde, le Norvégien Trond Gustav Sømme, a ouvert la voie à la transition écologique dans l’industrie en adoptant ce modèle en 2013. Son influence s’est rapidement étendue au Québec, si bien que le pionnier de l’Amérique du Nord est ici, au Québec.
Ancien chauffeur de taxi à Oslo, Trond Gustav Sømme est le premier à utiliser un véhicule électrique à usage professionnel, à temps plein.
Trond a fait la transition avec une Tesla en 2013.
Un geste environnemental qui s’est rapidement transformé en avantage économique.
Le premier chauffeur de taxi électrique au monde, le Norvégien Trond Gustav Sømme, a ouvert la voie à la transition écologique dans l’industrie
Photo NICOLAS LACHANCE
« C’est un peu plus de planification, mais sinon il n’y a pas eu de grandes différences. Le plus gros avantage, c’est qu’il y a très peu de réparations à faire sur les voitures électriques », constate-t-il.
Inspiré par le taxi de Trond sur Instagram, le Québécois Christian Roy a décidé d’emboîter le pas, malgré les coûts et les défis logistiques, dans la capitale nationale. Il est devenu le premier conducteur en Amérique du Nord en 2014 à acheter une Tesla Model S.
« Pour moi, c’est plus une question de conduite. je suis un conducteur. J’ai déjà eu une Subaru Legacy. En huit ans, j’ai calculé que j’avais dépensé 70 000 $ en essence », mentionne Christian Roy en entrevue, se définissant comme un « early adopter ».
En renonçant à l’essence, Christian Roy estime ses économies à 8 000 $ par année pendant 10 ans.
Christian Roy, chauffeur de taxi qui possède depuis 10 ans la même voiture électrique, une Tesal S. 01-11-2024. DIDIER DEBUSSCÈRE/JOURNAL DE QUÉBEC
Photo DIDIER DEBUSSCÈRE
Malgré un coût d’achat élevé, le choix de l’électrique s’est avéré judicieux pour un usage intensif comme celui d’un taxi, estiment-ils.
Influence
Pour Trond Gustav Sømme, la transition a également contribué à la popularité de cette technologie en Norvège et dans le monde, accentuée dans le pays par l’évolution des infrastructures et les politiques publiques de soutien.
Au début, des touristes du monde entier venaient à Oslo pour monter à bord de son véhicule. Depuis peu, tous les taxis de la capitale sont électriques.
“C’est une excellente initiative, notamment pour réduire la pollution dans les villes”, a déclaré Trond Gustav Sømme, saluant la réduction de la pollution sonore et l’amélioration de la qualité de l’air à Oslo.
Recharger à la maison
Les deux hommes admettent qu’il y avait des défis liés au manque d’infrastructures de recharge, surtout au début.
Cependant, lors de la recharge à domicile, les deux conducteurs ont rarement rencontré de problèmes.
« Je parcourais environ 300 kilomètres par jour, ce qui était suffisant pour une voiture électrique. Je n’ai jamais eu de problème avec une batterie à plat », déclare Trond Gustav Sømme.
Christian Roy avoue qu’au début, « c’était problématique » en raison du manque de superchargeurs dans la région de Québec. Tesla a remplacé la batterie de Christian en 2017, prolongeant ainsi la durée de vie du véhicule et améliorant son autonomie.
Contre l’interdiction
Convaincu par les performances des VÉ, Christian Roy émet néanmoins des réserves quant à l’interdiction de supprimer les ventes de véhicules thermiques au Québec pour 2035. Il juge la mesure restrictive.
“Je préfère les incitations comme celles qui ont été mises en place en Norvège”, a-t-il déclaré. Selon lui, la transition se fera naturellement et ceux « qui disent qu’ils n’achèteront jamais ça » changeront d’avis après un seul essai.
Par ailleurs, M. Roy milite également pour prolonger la durée de vie des taxis électriques, actuellement limitée à 10 ans. « Le gouvernement ne voulait pas qu’il y ait des vieux fous sur les routes qui conduisent des taxis, mais là, nous sommes ailleurs », dit-il.
Trond Gustav Sømme encourage le Québec à suivre l’exemple norvégien pour réussir la transition énergétique, « malgré les coûts initiaux pour l’État ».