mouette« C’est un lieu sacré. Nous ne pouvions donc pas montrer des corps nus, des messages politiques ou de la propagande. »
“L’idée a germé à Sydney, à l’opéra, lors d’une précédente mission. Mais si c’était trop compliqué, l’idée de monter l’amitié entre les deux pays dans un lieu emblématique de chaque pays est restée”il explique.
L’association avec Barco, société flamande spécialisée dans la projection vidéo, et Dirty Monitor, de Charleroi, “ça fait une belle histoire”, s’exclame-t-il.
Un projet qui a bien failli ne pas voir le jour
Arnaud Meulemeester sort son téléphone pour montrer une vidéo de précédents projets. Dirty Monitor, il faut l’avouer, a bien joué et a laissé sa marque partout dans le monde. L’ambition semble illimitée.
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“Au moment où Barco a validé notre projet, il ne nous restait que quelques mois pour organiser l’activité. C’était vrai. Et personne ne voulait investir cet argent, à cause des coupes budgétaires généralisées, ni du WBI. (Wallonie-Bruxelles-International), ni l’Awex, ce que je peux comprendre dans le contexte actuel, mais l’idée m’a séduit. Nous avons proposé le projet à l’Agence du Commerce Extérieur et à la Chancellerie du Premier Ministre, que nous avons pu faire connaître grâce à l’aide décisive d’Agoria, et nous avons réussi», explique-t-il.
mouette« Personne ne voulait investir de l’argent, à cause des coupes budgétaires incessantes, mais l’idée a séduit. Et finalement nous y sommes arrivés »
“En fin de compte, nous le faisons gratuitement et Barco s’occupe des projecteurs. Disons que c’est un cadeau que nous faisons à la Belgique, à la princesse Astrid, à l’amitié entre les deux pays. C’est l’une des sept merveilles du monde moderne… C’était un de mes rêves de longue date.», explique-t-il.
Cependant, tout n’était pas fini, car il fallait privatiser le lieu. “Le Corcovado (Le Christ de Rio, NDLR), c’est un sanctuaire religieux géré par un prêtre, Padre Omar. On a beau venir dire qu’on n’a pas d’argent, ça ne marche pas comme ça. Et ils nous demandaient environ 30 000 euros pour 2 heures !s’exclame-t-il, laissant entendre que le prix a été considérablement réduit par la suite.
“Habituellement, nous avons toujours du soutien mais ici, personne n’a voulu s’impliquer. Il a fallu convaincre le consulat, le Palais Royal car la princesse devait monter sur la terrasse du Corcovado, qui ne compte que 50 places. Il faut savoir que c’est l’endroit le plus visité de Rio », continue-t-il. La statue, haute de 38 mètres, domine la ville à 700 mètres d’altitude.
“Pas de messages, pas de propagande”
Si Dirty Monitor et Barco ont réussi à convaincre le célèbre Padre Omar, visiblement une star locale d’Instagram qui gère le sanctuaire, certaines règles étaient tout de même définies.
“C’est un lieu sacré et religieux. Il y avait donc des restrictions. La cartographie (projection de vidéos sur le Christ, NDLR) ne pouvait pas montrer des corps nus, des messages politiques, de la propagande. On ne peut pas non plus projeter sur le visage ou les mains du Christ, c’est pourquoi nous avons travaillé sur sa toge. Nous avons commencé par l’art nouveau belge, très floral, et la forêt amazonienne. Le show joue sur ces textures pendant cinq minutes», poursuit-il, ravi de leur premier « grand déménagement » en Amérique du Sud et remerciant le célèbre « Padre Omar ».
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“Le bureau du Premier ministre a quand même fourni de l’argent pour la restauration et Fevia pour les boissons. Mais attention, on ne boit pas d’alcool au Christ Rédempteur ! Padre Omar nous l’a bien dit. C’est interdit. Il y a donc des bières, mais elles ne sont pas alcoolisées !», explique-t-il en riant. Pour l’enregistrement de l’émission, Dirty Monitor a fait appel à une société flamande, Many Mind, qui a fait appel à des drones spécifiques, ainsi qu’à des pilotes américains spécialisés dans ces appareils.
“Franchement, quand on voit ce que la France a fait pour le G20 ou les Emirats Arabes Unis pour le 50e anniversaire de leurs relations diplomatiques avec le Brésil… alors qu’ils ont plein d’argent… Nous, les petits Belges, pouvons être fiers car nous faisons mieux !», rigole-t-il.