Dow +0,28%, S&P 500 +0,57%, Nasdaq +0,63%, Russell -0,73%, SOX -1,21%, Eurostoxx -0,79%, SMI -0,39%.
A l’approche de Thanksgiving, on se demande ce qui pourrait ralentir Wall Street, imperturbablement orientée vers le nord et en phase de rotation, notamment vers les cycliques sans oublier ses chouchous de la tech. La séance de bourse des indices a été plutôt calme ce mardi, le S&P500 (SPX) et le vénérable Dow Jones ont battu de nouveaux records historiques à la cloche, les petites capitalisations (Russell 2000 RTY) ont fait une pause, les géants de la tech sont tous en hausse, L’Europe souffre, tout est normal. La volatilité baisse encore un peu, le VIX perd 3,4% à 14,38, le dollar baisse aussi un peu, la paire EUR/USD tente actuellement de casser le niveau des 1,0500. Les rendements obligataires baissent, le 10 ans américain revient à 4,27%, l’or reprend du terrain et grimpe à 2.647 dollars l’once, tandis que le pétrole reste stable, à 69,08 dollars le baril. Brut léger WTI. Les volumes d’échanges sont en baisse de 20%, on s’ennuie un peu dans les salles des marchés, il faut dire que cette semaine sera courte, aujourd’hui on aura droit à une batterie de statistiques macro mettant en vedette l’indice PCE (Personal Consumption Expenditure, le l’outil préféré de la Fed pour mesurer l’inflation). Et puis demain tout s’arrête, pour le marché et pour des millions de dindes (sauf 2 que Joe Biden vient de gracier, à ce sujet Daniel Morin de France Inter nous raconte que Donald Trump, fou de jalousie, a immédiatement appelé les heureux élus pour leur proposer un poste dans son administration). Pas de Wall Street demain donc, seulement une demi-journée de cotation vendredi, ce qui fait qu’on ne risque pas de croiser beaucoup de traders vendredi dans Downtown Manhattan, ils seront bien mieux dans les Hamptons.
Sur le plan macro, l’indice de confiance des consommateurs du Conference Board s’est amélioré largement conformément aux attentes en novembre, tandis que les prévisions d’inflation sur un an tombent à leur plus bas niveau depuis mars 2020. Les ventes de logements neufs ont chuté de 17,3 % par rapport aux prévisions d’octobre. L’indice FHFA des prix des logements de septembre est en hausse d’un mois à l’autre. L’indice Case-Shiller des 20 villes de septembre a augmenté de 0,2% m/m, un peu moins que le consensus et plus lentement qu’en août. Les économistes minimisent les conclusions du compte rendu du FOMC de novembre en raison de la fiabilité des données et de l’incertitude en matière de politique budgétaire et économique, même si le compte rendu montre un large soutien en faveur d’une réduction progressive des taux ainsi qu’une certaine incertitude autour du taux neutre.
Eli Lilly et Novo Nordisk sont aux anges suite à la proposition de la Maison Blanche selon laquelle Medicare et Medicaid couvrent les médicaments contre l’obésité. Amgen (AMGN -4,76%) suite à des données décevantes sur les médicaments contre l’obésité. Best Buy (BBY -4,89%) ne répond pas aux attentes et réduit ses prévisions, en raison de la faiblesse de la demande et du secteur macroéconomique.
Les Fed funds sont un peu plus confiants pour le 18 décembre, ils prédisent désormais une probabilité de 63% que la Fed baisse ses taux de 25 points à cette occasion.
En Europe, le blues prévaut à tous les niveaux. Hier soir, le Premier ministre français Michel Barnier a expliqué en termes généraux qu'”après lui le déluge”, avertissant les Français que s’il arrivait, il y aurait de graves turbulences sur les marchés financiers, que ne pas voter le budget serait une perte de temps. et oui, il y aura probablement recours au 49.3. Il me semble opportun de souligner que les marchés n’ont pas attendu les prédictions roubinesques de M. Barnier pour envoyer quelques uppercuts sur la dette française. Ce matin, le spread, l’écart de rendement entre l’OAT à 10 ans (française) et le Bund (allemand) à 10 ans s’est élargi à 88 points de base. La France emprunte désormais sur 10 ans au coût de 3,03% par an, l’Allemagne à 2,15%, l’Espagne à 2,91%, la Suisse à 0,25% (normal, on a gagné l’Eurovision) et la Grèce à 3,03%. La situation budgétaire en France est précaire et il serait heureux que les guerres judiciaires qui se déroulent actuellement à l’Assemblée nationale cèdent la place à un pragmatisme altruiste, le marché étant prêt à frapper encore plus fort.
Il n’y a pas que la dette qui tremble en France, il y a aussi le CAC40 du PSG. Jetons un coup d’oeil rapide. Depuis le 1er janvier, le SPX a augmenté de 26,2%, le Nasdaq de 27,7%, le Stoxx Europe 600 de 5,62%, le SMI de 4,4%, le Dax de 15,1%, tandis que le CAC40 baissait de 4,6%. On connaît les raisons de cette débâcle boursière : la Chine a abandonné les sociétés du luxe et des spiritueux, qui pèsent lourdement dans l’indice parisien (environ un quart). Pire encore, AlphaValue publie une étude qui montre que les ratios cours/bénéfice de ces sociétés ont augmenté entre 2022 et aujourd’hui, malgré la baisse marquée de leurs actions en Bourse. Une exception permet cependant de ne pas éteindre la lumière au bout du tunnel, LVMH. La France est mal-aimée aujourd’hui, on sait que le marché peut changer d’humeur extrêmement vite, ceci dit la dette publique du pays est non seulement élevée mais ses dépenses primaires (hors charges d’intérêts) ne sont pas couvertes par les recettes fiscales, selon Oddo BHF, qui ajoute que « cela dure depuis 23 ans, aucun autre pays ne peut se vanter d’une telle complaisance sur les marchés ».
Donald Trump nomme Jamieson Greer, un protégé de longue date de Robert Lighthizer, au poste de représentant américain au commerce. Kevin Hassett est choisi pour diriger le Conseil économique national. Tom Homan, le tsar des frontières choisi par Trump, promet des expulsions massives et une répression intensifiée à la frontière avec le Mexique. L’investisseur John Phelan est choisi comme secrétaire de la marine américaine.
Israël et le Hezbollah libanais entament un cessez-le-feu de 60 jours après être parvenus à un accord après plusieurs semaines de négociations sous la médiation des États-Unis. Joe Biden a déclaré que les États-Unis, ainsi que l’Égypte, le Qatar et la Turquie, redoubleraient d’efforts pour obtenir une trêve entre Israël et le Hamas.
Au menu macroéconomique du jour, aux Etats-Unis, les rendez-vous de 14h30 incluent les stocks des grossistes, une nouvelle estimation du PIB du troisième trimestre et les inscriptions hebdomadaires au chômage. A 16h00, place aux revenus et dépenses des ménages et à l’inflation PCE d’octobre.
Roche rachète Poseida Therapeutics pour 1,5 milliard de dollars. Avolta obtient une concession de 18 ans sur l’aéroport JFK de New York. La Commission européenne autorise un médicament de Novartis contre le cancer du sein à un stade précoce. Drake a porté plainte contre Universal Music Group, qu’il accuse d’avoir gonflé artificiellement les chiffres de streaming de son concurrent Kendrick Lamar. Dell a plongé de 11% hors séance après ses résultats trimestriels. HP Inc a chuté de 7,5% hors séance après ses résultats trimestriels. CrowdStrike chute de 6% hors séance après ses rapports trimestriels. Apple envisage des partenariats avec des sociétés chinoises comme Baidu, ByteDance et Moonshot pour surmonter les défis réglementaires liés au lancement de ses modèles d’IA en Chine. Walt Disney paie 43,3 millions de dollars pour régler un procès concernant le salaire des femmes.
Cette nuit et ce matin en Asie, les indices évoluent en ordre dispersé. Tokyo a chuté de 0,8% à la cloche, Hong Kong a grimpé de 2,38%, Shanghai a gagné 1,53%, Séoul a gagné 0,69% et le Nifty50 a augmenté de 0,55%. Le futur SPX s’échange en très léger repli et l’Europe ouvre en baisse de 0,4%.
L’actualité du marché revient le lundi 2 décembre.