Malgré une situation favorable aux exportations, la faiblesse du yen inquiète au Japon

Malgré une situation favorable aux exportations, la faiblesse du yen inquiète au Japon – .

Publié le 28 juin 2024 à 06:45. / Modifié le 28 juin 2024 à 08:09.

La monnaie japonaise a franchi la barre symbolique des 160 yens pour un dollar. Dans la nuit de mercredi à jeudi, il a atteint un plancher de 160,82 yens pour un dollar. Un seuil qu’elle n’avait plus approché depuis 1986, lorsque la bulle spéculative immobilière et financière avait éclaté au Japon. La monnaie s’échange également à ses plus bas niveaux face à l’euro depuis la mise en circulation de la monnaie européenne. Autant d’indicateurs qui interrogent sur de nouvelles interventions des autorités japonaises pour soutenir la monnaie nationale. La faiblesse du yen, qui profite aux touristes visitant le Japon, pèse en revanche sur la consommation des ménages qui continue de baisser. Bien qu’elle profite à l’industrie exportatrice, cette position rend néanmoins plus coûteuses les importations de matières premières, d’énergie et de produits manufacturés. En avril, le pays a enregistré un déficit de sa balance commerciale. L’année dernière, la croissance du pays s’est établie à 1,9%, après 1% en 2022. Mais le Japon avait renoncé à sa place de troisième économie mondiale, son PIB nominal (non corrigé des effets de l’inflation) s’élevant à 4200 milliards de dollars, contre à environ 4 500 milliards de dollars pour l’Allemagne.

« Nous observons les mouvements avec un grand sentiment d’urgence, nous analysons les facteurs à l’origine de ces mouvements et nous prendrons les mesures nécessaires », a déclaré jeudi le ministre des Finances Shunichi Suzuki, tout en précisant que « des mouvements rapides et unilatéraux ne sont pas souhaitables », rapporte l’agence Reuters. Plus tôt cette semaine, le vice-ministre Masato Kanda avait prévenu : « Nous sommes prêts à prendre des mesures appropriées à tout moment en cas de fluctuations excessives basées sur la spéculation ». Ces responsables n’ont toutefois donné aucune indication concernant un seuil à partir duquel des mesures seraient mises en place.