Révélations sur la dégradation des batteries Tesla : faut-il s’inquiéter ?

L’actualité de la voiture électrique

Les batteries des voitures électriques font l’objet de nombreuses études et analyses, suscitant parfois des inquiétudes chez les consommateurs. Une étude récente sur les batteries lithium-fer-phosphate (LFP) utilisées dans certains modèles Tesla a particulièrement fait sensation. Entrons dans les détails pour démêler les faits de la fiction et comprendre les véritables enjeux des propriétaires de véhicules électriques.

Batteries LFP : un choix stratégique pour Tesla

Tesla a choisi d’équiper ses Model 3 et Model Y d’entrée de gamme de batteries LFP depuis 2021. Cette décision s’inscrit dans une tendance plus large de l’industrie automobile, qui voit plusieurs avantages dans cette technologie :

  • Et coût de production réduitpermettant de proposer des véhicules électriques plus abordables
  • UN meilleure tolérance aux charges fréquentes à 100%
  • UN durée de vie théorique plus longue
  • L’absence de cobalt, un métal dont l’extraction pose des problèmes éthiques et environnementaux

Ces batteries présentent cependant un inconvénient : leur densité énergétique est inférieure à celle des batteries NMC (nickel-manganèse-cobalt). En clair, à capacité égale, une batterie LFP sera plus grosse et plus lourde qu’une batterie NMC.

L’étude qui fait débat : que dit-elle réellement ?

L’étude publiée à l’été 2024 a attiré l’attention sur un point précis : l’impact du niveau de charge moyen sur la durée de vie des batteries LFP. Les chercheurs ont découvert que maintenir un état de charge élevé (entre 75 % et 100 %) accélère la dégradation des cellules par rapport à une utilisation sur des plages de charge inférieures.

Voici les principaux résultats observés après 1400 cycles de charge/décharge (équivalent à environ 420 000 km pour une autonomie de 300 km par cycle) :

  • Utiliser entre 0% et 25% : 5 % de dégradation
  • Utiliser entre 0% et 100% : 9 % de dégradation
  • Utilisation entre 75% et 100% : 14 % de dégradation

Ces chiffres peuvent paraître alarmants à première vue, mais ils doivent être replacés dans leur contexte.

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Devez-vous changer vos habitudes de recharge ?

Avant de paniquer et de changer radicalement vos habitudes de recharge, gardez plusieurs points importants à l’esprit :

1. L’étude porte sur un nombre de cycles extrêmement élevé, correspondant à un usage intensif sur plusieurs décennies pour un conducteur moyen.

2. Même dans le pire des cas (utilisation seulement entre 75% et 100%), la perte d’autonomie après 420 000 km ne serait que de 42 km pour une batterie offrant initialement 300 km d’autonomie.

3. Tesla recommande toujours de recharger à 100 % ses véhicules équipés de batteries LFP une fois par semaine. Cette recommandation n’est pas anodine et vise à permettre un calibrage régulier du système de gestion de la batterie.

4. Les constructeurs automobiles ont tout intérêt à préserver la longévité des batteries, ne serait-ce que pour honorer leurs garanties (généralement 8 ans ou 160 000 km).

Adopter les bonnes pratiques sans obsession

Pour optimiser la durée de vie de votre batterie LFP sans sacrifier votre confort d’utilisation, voici quelques conseils simples :

1. Ne chargez pas toujours à 100 % si cela n’est pas nécessaire pour votre utilisation quotidienne.

2. Privilégier une utilisation sur une large plage de charge plutôt que de rester constamment entre 75 % et 100 %.

3. Suivez les recommandations du fabricant concernant la fréquence des charges complètes (généralement une fois par semaine pour les batteries LFP).

4. Évitez les charges rapides trop fréquentes, qui peuvent générer plus de chaleur et accélérer le vieillissement de la batterie.

La réalité rassurante des batteries en usage réel

Les données recueillies sur le terrain sont bien plus encourageantes que les scénarios pessimistes. Tesla rapporte un perte de capacité moyenne de seulement 15% après plus de 322 000 km d’utilisation pour l’ensemble de sa flotte.

Une étude américaine récente a également révélé que seulement 2,5 % des batteries de voitures électriques en circulation devaient être remplacées. Ces chiffres démontrent la fiabilité et la durabilité des batteries modernes, y compris les LFP.

En fin de compte, les propriétaires de véhicules électriques peuvent conduire l’esprit tranquille. Les batteries actuelles sont conçues pour durer bien au-delà de la durée de vie moyenne d’une voiture. Avec des habitudes de charge raisonnables et en suivant les recommandations du fabricant, vous maximiserez les performances et la longévité de votre batterie, qu’elle soit LFP ou une autre technologie.

L’évolution rapide des technologies de batteries promet également des améliorations continues en termes de durabilité, de capacité et de vitesse de charge. L’avenir de la mobilité électrique s’annonce donc sous les meilleurs auspices, avec des véhicules toujours plus performants et respectueux de l’environnement.

Écrit par Alexandra Dujonc

Après des études d’électrotechnique, j’ai travaillé sur des projets de recherche et développement visant à améliorer la capacité de recharge des voitures électriques, dont j’ai fait ma spécialité ! Je mets à votre disposition mes connaissances approfondies en matière de recharge électrique.

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