Un homme arrêté avec une arme prohibée chargée, affirmant avoir été pris dans un conflit avec des gangs de rue « contre sa volonté », n’a pas pu obtenir la grâce du juge qui l’a condamné à 22 mois de prison.
C’est le 12 mai dernier que Serge Duval a été arrêté par la police à La Baie, alors qu’il conduisait un véhicule qui ne lui appartenait pas, sans permis.
Lors d’une fouille du véhicule, l’homme de 38 ans a révélé qu’il cachait une arme à feu chargée sous le siège passager. Au total, 21 munitions, un poing américain et 45 grammes de cannabis ont été découverts.
Après son arrestation, l’accusé s’est mis à pleurer en mentionnant qu’il avait peur « et qu’il s’est procuré une arme à feu, étant piégé au centre du conflit entre gangs de rue contre son gré », peut-on lire dans le jugement de détermination de la peine.
L’homme aurait également porté plainte pour menaces, enlèvement et séquestration quelques jours avant son arrestation. Il considérait le danger si imminent qu’il envoya temporairement ses enfants vivre avec sa mère en dehors de la région.
Erreur d’identité ?
Serge Duval a plaidé coupable à des accusations de possession d’une arme à feu prohibée chargée, de possession d’une arme prohibée (poing américain) et de possession de cannabis.
Il maintient toutefois qu’il n’a aucun lien avec le crime organisé et que ceux qui l’ont attaqué se sont trompés.
Une situation similaire s’est produite à La Baie en mai dernier, alors que des individus se sont introduits par effraction chez un résident du 6e Avenue qui n’avait rien à se reprocher de lui avoir tiré dessus.
La défense, qui défendait la thèse selon laquelle son client n’était pas lié au crime organisé, soulignant qu’il n’avait pas d’antécédents criminels, a proposé une peine dans la communauté.
De son côté, la Couronne penchait pour une peine de 30 mois de prison, compte tenu de la gravité de l’accusation et du problème de violence liée aux armes à feu qui sévit actuellement dans la région.
Comportement à signaler
Peu convaincu par le témoignage de l’accusé qui a «manqué de transparence», le juge Michel Boudreault l’a finalement condamné à 22 mois de prison, dont près de 16 lui restaient au moment du prononcé de sa sentence en septembre.
Selon lui, Serge Duval entretenait en réalité des associations douteuses, contrairement à ce qu’il prétend, car il ne voulait pas raconter la véritable histoire qui l’a amené à s’armer d’une arme.
«Le tribunal ne peut autrement conclure qu’il avait pris la décision de faire justice lui-même. Ce type de comportement doit être dénoncé, d’autant plus que l’accusé au moment des crimes n’est plus un enfant», a déclaré le juge Boudreault.
– Avec la collaboration de Laurent Lavoie
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