Fin du monopole de la SNCF sur les lignes régionales. L’exception de la Bretagne qui a reporté cette échéance à 2030

Fin du monopole de la SNCF sur les lignes régionales. L’exception de la Bretagne qui a reporté cette échéance à 2030
Fin du monopole de la SNCF sur les lignes régionales. L’exception de la Bretagne qui a reporté cette échéance à 2030

Le monde ferroviaire français évolue face à l’avènement de la concurrence. Le 14 décembre, une nouvelle étape cruciale dans la transformation du ferroviaire français sera franchie : environ 1 200 cheminots de la SNCF seront transférés dans des filiales du groupe public, à l’exception de la Bretagne et de l’Occitanie.

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A Nantes, Amiens et Nice, les cheminots travaillant pour les trains express régionaux (TER) vont quitter SNCF Voyageurs pour rejoindre des « entreprises dédiées », sonnant la fin du monopole de la SNCF sur ces lignes régionales. Ces trois « lots » ont été remportés lors d’appels d’offres organisés par les régions qui ont choisi d’ouvrir leurs réseaux TER à la concurrence.

Seules deux régions (Bretagne et Occitanie) ont repoussé cette échéance aussi tard que la loi le leur permettait, à 2030. D’ici là, la quasi-totalité des cheminots TER seront transférés soit vers des filiales de la SNCF, soit vers des concurrents ayant conquis les marchés – comme Transdev. pour Nice-Marseille à partir de 2025.
Actuellement, « près de 60 % du marché des TER » est en appel d’offres, indique un cadre de SNCF Voyageurs. A ce jour, cinq lots ont été attribués (trois à SNCF Voyageurs et deux à Transdev).
« J’appelle ça une privatisation de faible intensité »» déclare Fabien Villedieu, secrétaire fédéral de Sud-Rail dont le syndicat appelle à la grève jeudi aux côtés de la CGT-Cheminots, de l’Unsa-Ferroviaire et de la CFDT-Cheminots.

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Fin 2021, Trenitalia a été la première entreprise à profiter de l’ouverture du marché français du haut débit. Elle a depuis été rejointe par l’espagnol Renfe. Mais pour les trains régionaux, le processus était plus long. Et cette « filialisation » dénoncée par les syndicats, s’accompagnera de pertes de droits, insistent-ils.
A compter du transfert des cheminots, la filiale dispose de 15 mois pour renégocier l’ensemble des accords d’entreprise SNCF. « Le plus important, c’est l’organisation du temps de travail »explique Fabien Villedieu. A savoir le nombre de jours de repos dans l’année, la durée d’une journée de travail ou encore le nombre de nuits passées loin du domicile.

Les discussions se feront sur la base de l’accord de branche – moins avantageux que celui de la SNCF – afin d’être compétitif, précise le groupe ferroviaire.
Le secrétaire général de la CGT-Cheminots, Thierry Nier, dénonce « dumping social et dégradation des conditions de travail » ce qui entraînera une détérioration de la qualité du service.
Certains avantages sont néanmoins garantis, comme les droits à la retraite pour les cheminots bénéficiant d’un statut, la garantie d’emploi ou encore des facilités de déplacement (billets de train à tarif réduit).

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Gilles Savary, membre du haut comité ferroviaire, estime que la concurrence va obliger la SNCF à réaliser des gains de productivité et donc entraîner une baisse des prix.
« Tous les modes de transport qui se sont ouverts à la concurrence ont connu un essor »» a-t-il dit, citant l’exemple du transport aérien avec l’émergence des compagnies aériennes à bas prix.
Dans la région niçoise, l’offre de trains va augmenter de 75 % à partir de mi-décembre, assure SNCF Voyageurs. L’arrivée de Trenitalia sur la ligne Paris-Lyon a également permis de réduire les prix d’environ 10 %, selon l’Autorité de régulation des transports (ART).
La compétition a “beaucoup d’avantages”confirme le président de la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (Fnaut), François Delétraz. Mais cela induit aussi certains « effets pervers »il prévient. “Il ne faut pas le faire sur les trois lignes rentables et la SNCF doit fermer toutes les lignes non rentables en France”il s’inquiète.

Contrairement aux transports régionaux, largement subventionnés, la grande vitesse ne bénéficie pas d’argent public. Historiquement, la SNCF a été contrainte par le pouvoir politique de fournir des services non rentables (Chambéry, Saint-Malo, Saint-Etienne, etc.) au nom de l’aménagement du territoire.
Mais les concurrents ne se positionnent que sur des lignes lucratives, faisant craindre que la SNCF abandonne certains services pour rester compétitive.
Le gouvernement s’est récemment saisi de cette question puisque le ministre des Transports François Durovray a lancé un projet sur l’avenir de l’aménagement du territoire par TGV afin que la concurrence “ne profite pas seulement à certains territoires”.

 
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