La grève illimitée des ingénieurs du gouvernement québécois débutera en effet à 17 heures ce jeudi, les parties n’ayant pas réussi à s’entendre sur le renouvellement de la convention collective.
Publié hier à 14h41
Léa Lévesque
La Presse Canadienne
Il y a 2 000 ingénieurs, membres de l’Association professionnelle des ingénieurs du gouvernement du Québec (APIGQ), qui œuvrent principalement au ministère des Transports, mais aussi dans l’Environnement, la Cybersécurité, les Affaires municipales, l’Agriculture, l’Énergie et les Ressources naturelles.
Quelque 490 d’entre eux pourraient potentiellement être affectés à des services essentiels, tels que des interventions en matière d’infrastructures.
Le litige porte notamment sur les salaires, le recours à la sous-traitance au secteur privé, la flexibilité demandée et l’autonomie professionnelle des ingénieurs.
La semaine dernière, le cabinet de la présidente du Conseil du Trésor, Sonia LeBel, tenait à rappeler qu’il avait déjà « conclu des ententes avec 98 % des employés des secteurs public et parapublic » à ce jour.
“Nous espérons également parvenir à un accord avec les ingénieurs de l’Etat”, a-t-il ajouté, avant de rappeler que les services essentiels seront maintenus, si nécessaire.
Mais le président de l’APIGQ, Marc-André Martin, reproche au gouvernement de ne pas vouloir investir suffisamment dans son expertise interne en ingénierie et lui permettre de jouer pleinement son rôle.
« Nous sommes le rempart contre la collusion et actuellement, le gouvernement s’attaque à son seul rempart contre la collusion » en attribuant des contrats au secteur privé plutôt qu’en investissant dans l’expertise du secteur privé. en interne, déplore M. Martin.
« On le voit dans les infrastructures : les coûts explosent ; nous avons perdu le contrôle de l’infrastructure ; cela nous coûte excessivement », ajoute le président de l’APIGQ.
« Nous demandons des mandats plus complexes. Nous voulons mettre la main sur l’ingénierie. Nous voulons revenir au premier plan, justement pour remettre de l’ordre dans les infrastructures. Et le gouvernement nous dit : non, fin du refus», soutient M. Martin.
Sur la question des salaires, les ingénieurs ne se voient pas encore proposer 17,4% sur cinq ans, l’augmentation qui était accordée à tous les employés de l’Etat.
« Les augmentations salariales accordées dépendront de la rémunération obtenue en termes de flexibilité. Les discussions doivent se poursuivre autour des tables », a réagi le Conseil du Trésor à ce sujet.
Le début de la grève semble donc inévitable, même si une réunion de négociation a tout de même eu lieu mercredi.
Le syndicat prévoit également des « activités de visibilité » lundi à Montréal près du pont-tunnel Louis-Hippolyte La Fontaine et mardi à Québec, près des bureaux du Conseil du Trésor.