L’animateur Marto Napoli, qui organise depuis 21 ans une collecte de friandises, de vêtements et de jouets de Noël, envisage de renoncer à son activité caritative en raison d’une plainte concernant le nom de l’événement.
Depuis plus de deux décennies, l’activité « Marto et ses pauvres » a battu plusieurs records de popularité.
En septembre dernier, dix signataires du Bas-Saint-Laurent, son coin de pays, ont pourtant adressé une lettre à l’organisateur encore ébranlée par son contenu.
Selon eux, l’expression « ses Ti-Pauvres » est une phrase qui peut être blessante. Le fameux « Ti » serait aussi un préfixe réducteur dans notre langue québécoise. Enfin, le groupe affirme également que le mot pauvre est porteur de beaucoup de stigmatisation.
JEAN-FRANCOIS DESGAGNES/JOURNAL
Secoué
“C’est une collection de chocolats pour les enfants !” Cela fait deux mois et je n’ai rien dit. Ce sont des organisations locales. Je ne savais pas quoi en faire. Cela me fait mal », dit Marto.
De seulement deux sacs à plusieurs camions pleins, la population a toujours répondu généreusement.
«En résumé, il faut considérer le poids des mots lorsqu’on travaille avec des personnes qui subissent des préjugés…», peut-on lire dans la lettre.
Les signataires, dont trois proviennent du CISSS, demandent donc de changer le nom de l’événement.
Jeudi, Marto Napoli a indiqué qu’il envisageait de mettre fin à sa collection. « Merci, c’est fini. J’arrête, on arrête”, a-t-il précisé.
« Cela a commencé comme une blague en 2022. L’important était le résultat. J’ai réfléchi à la manière de réagir mais la collection appartient à tout le monde. C’est terriblement démotivant. Ce n’est pas mon intention de recommencer cette année. Nous allons sauter un an », a résumé Marto.
Grand succès
En 2023, le 21e recueil de « Marto et ses pauvres gens » connaît un grand succès.
L’objectif était de récolter plus de 100 000 $ en friandises, vêtements et jouets pour une multitude d’organismes caritatifs, dont Saint-Vincent-de-Paul.
Il y a quelques années, la collection frôlait même la barre impressionnante des 200 000 $.
De son côté, sa compagne Patricia Vincent a battu un record en 2023 avec son événement « Patricia et ses dindes » au profit de Bouchée Généreuse.
Grâce à l’argent amassé, elle a pu acheter pour plus de 7 500 $ de volailles et livrer le tout à Bouchée Génénéreuse.
Le mois prochain, les organismes communautaires s’attendent à manquer de paniers de Noël en raison d’une demande toujours croissante.
Simon Clark/Agence QMI