Le manège a été découvert à l’automne 2023 grâce à quelques photos publiées sur une page Facebook. Sur une page qui se présentait comme spécialisée dans la vente de chaussures et produits de la célèbre marque à semelles rouges Christian Louboutin, des photos de la nouvelle collection ont été publiées. Un employé a découvert cette publication et a immédiatement alerté la société Louboutin. La collection en question n’a pas été officiellement lancée… L’entreprise de luxe s’est alors rendu compte que les modèles présentés avaient été volés dans un showroom de la rue du Louvre à Paris.
Face à la situation, Louboutin décide alors d’envoyer un détective privé aux Etats-Unis pour tenter de retrouver l’auteur des photos. Un nom émerge. L’homme à l’origine de cette publication parvient à s’entendre avec Louboutin, il accepte de dénoncer l’enquêteur de ce trafic en échange de l’abandon des charges retenues contre lui. Il donne le nom d’une jeune femme, une Française de 30 ans. Ce dernier est en réalité un ancien salarié de l’entreprise. Elle est coordinatrice des opérations merchandising de la marque et du showroom rue du Louvre. C’est elle qui aurait volé plus de 719 paires de chaussures et 700 modèles de maroquinerie pour un montant total estimé à près de 1,5 million d’euros. Depuis juillet, ce dernier a probablement quitté l’entreprise et travaille désormais pour une autre marque de luxe.
Des investigations sont menées sur les récits de cette jeune femme. Les policiers du 1er DPJ, en charge du dossier, ont découvert plus de 400 000 euros de virements suspects sur son compte et celui d’un de ses complices, résidant aux Etats-Unis. Au total, la jeune femme aurait touché plus de 125 000 euros de virements. Une somme bien supérieure aux revenus du coordinateur.
L’enquête a finalement abouti à une perquisition au domicile de la jeune femme début novembre. Sur place, les policiers ont découvert près de 200 objets : chaussures, maroquinerie, etc. Outre les produits Louboutin, les enquêteurs ont mis la main sur des pièces d’autres marques de luxe. Au total, environ 150 000 euros de marchandises ont été retrouvées chez cet employé spécialisé dans le domaine de la mode. Selon nos informations, la jeune femme aurait mis en œuvre le même stratagème dans l’entreprise de luxe où elle travaille désormais, depuis août 2023.
La jeune femme a été placée en garde à vue et présentée devant le tribunal judiciaire de Paris le 6 novembre. Ce jeudi soir, elle a été mise en examen et placée sous contrôle judiciaire. Le juge d’instruction et le parquet de Paris avaient requis la détention provisoire. Contacté ce mercredi, Me Saïd Harir, l’avocat du salarié, n’a pas souhaité s’exprimer.