Il ne se passe pas un jour à l’heure actuelle sans qu’un grand groupe automobile, un constructeur ou un équipementier n’annonce des licenciements ou des fermetures d’usines. Et Stellantis n’est pas épargné avec, outre-Atlantique, l’annonce de la suppression de 1.100 emplois dans son usine américaine Jeep de Toledo (Ohio). Soit plus près de chez nous, 250 postes d’intérim en moins à partir de janvier 2025. C’est dans ce contexte difficile pour l’industrie automobile que la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale a interrogé Jean-Philippe Imparato, le nouveau directeur général de Stellantis, pour connaître les direction du groupe en France. L’occasion pour l’homme d’affaires d’être plutôt positif.
Aucune annonce pour les 3 prochaines années
A commencer par une nouvelle rassurante pour les douze usines du groupe français : « Nous allons protéger le tissu industriel français » a affirmé Jean-Philippe Imparato. “Le projet d’assemblage de Stellantis en France n’est pas remis en cause”. Le 18 novembre, le groupe dévoilera le plan de charge des douze usines pour les trois prochaines années. Et le directeur général a précisé qu’il n’attend « aucune annonce particulière ».
C’est plutôt rassurant, du moins pour l’avenir proche. Cependant, Stellantis n’oublie pas que la période est particulièrement instable, notamment avec la montée en puissance des voitures électriques contraintes, pour se conformer aux exigences européennes. : celles de 2025 sur les émissions de CO2, avec des amendes qui pourraient être infligées en cas de non-respect des seuils fixés, et de 2035 avec l’interdiction de vente de voitures thermiques neuves essence ou diesel.
“Nous ne paierons pas”
“Il faut augmenter les ventes de voitures électriques à 21% à partir du 1er janvier 2025. Aujourd’hui nous en sommes à 12%.», se souvient-il. Expliquant que les règles du jeu sont fixées depuis plusieurs années déjà. Un gros défi qui consiste à passer du simple au double, mais auquel le groupe s’est préparé. Et sa stratégie est simple en cas d’amendes : «nous ne paierons pas« .
C’est surtout une manière de dire que Stellantis s’est préparé à échapper aux amendes. Comme l’indiquait récemment Jean-Philippe Imparato, l’objectif est de vendre moins de véhicules thermiques pour conserver une part significative de véhicules électriques. Et de ne pas dépasser les seuils de CO2. Mais ce qui présente l’inconvénient d’avoir potentiellement un impact direct sur les volumes de production. Enfin, le directeur a profité de son audition devant les parlementaires pour leur demander de maintenir les aides à l’achat des véhicules électriques, la prime, y compris pour l’occasion, que le projet de loi de finances, du fait d’une enveloppe réduite de moitié par rapport à 2024, pourrait compromettre. Sera-t-il entendu ?