Dow +0,59%, S&P 500 +0,38%, Nasdaq +0,09%, Russell +0,71%, SOX -0,81%, Eurostoxx -1,01%, SMI -1%.
Le rideau est tombé sur la semaine boursière écoulée et le constat est clair, à ma gauche les Etats-Unis, ceinture rouge, vainqueurs par KO de la vieille Europe, ceinture bleue délavée et en très mauvais état. Le gestionnaire boursier américain Don (Trump, pas King) est de retour sur le ring et Wall Street le célèbre comme jamais auparavant. Au final, l’indice S&P500 (SPX) a progressé de 4,66% sur la semaine, soit sa meilleure performance hebdomadaire depuis un an. Le Nasdaq100 (NDX) s’envole de 5,4%, le Russell2000 (RTY) fait encore mieux et bondit de 8,6%, presque tout ce beau monde évolue désormais à des niveaux jamais explorés auparavant (SPX et NDX). Le RTY y est presque (2399,64 pts à la cloche vendredi contre son plus haut historique de 2458 pts le 8 novembre 2021). Dans l’état actuel des choses, les participants au royaume heureux des actions sont en mode « achetons maintenant, réfléchissons plus tard », un peu comme ces gens qui achètent une voiture neuve bien au-dessus de leurs moyens en contractant un emprunt sur 72 mois. Le rideau est tombé, la poussière certainement pas. Le « Trump Trade » tourne à plein régime avec le bitcoin en tête du marché plus en forme que jamais (81 200 $ ce matin). On a également observé la semaine dernière un engouement notable pour les banques régionales américaines mais aussi pour les exploitants pénitentiaires… Du côté de prisonniers perdants : l’Europe, les énergies renouvelables et le peso mexicain. L’Eurostoxx50 perd 1,5% sur la semaine, le Stoxx Europe 600 rend 0,8%, c’est leur troisième semaine consécutive dans le rouge, pas besoin d’être prix Nobel de finance pour comprendre que le retour de qui on connaît Home -White implique un vieux continent encore plus livré à lui-même que jamais, qui semble incapable de s’unifier.
Les valeurs américaines sont donc euphoriques. Dans le même temps, le dollar et les rendements obligataires grimpent, un phénomène qui n’est pas surprenant si l’on considère que les impôts devraient baisser aux États-Unis et que les droits de douane devraient augmenter, ouvrant la voie à un retour potentiel de l’inflation féminine et à une augmentation de l’inflation. le déficit budgétaire déjà béant des États-Unis. Ce scénario pourrait perturber le cycle de baisse des taux de la Fed qui, rappelons-le, a réduit le coût de l’argent de 25 points de base la semaine dernière, laissant la porte ouverte à une nouvelle baisse le 18 décembre. Le rendement américain à 10 ans s’échange à 4,30. % ce matin (en fait, il n’y a pas vraiment d’échanges, le marché obligataire américain restera fermé à partir du 11 novembre pour le Veterans Day), en deuxième partie de semaine il a atteint 4,48%. La zone 4,46% – 4,55% représente une résistance qu’il ne faut pas briser, au moins pour éviter que les actions ne prennent ombrage.
La séance de bourse de vendredi est marquée par la poursuite de la chasse aux records, le SPX repasse au-dessus de la barre des 6.000 points pour la première fois de son histoire (le niveau des 666 pts atteint semble bien loin). le 6 mars 2009 et précédant un rallye sans précédent dans l’histoire de la Bourse de New York), pour clôturer à 5995 pts, les t-shirts et casquettes attendront encore un peu. Au-delà de l’effet Trump, les acteurs du marché ont de bonnes raisons de rester longs sur les actions, la Fed se montre calme et les nouvelles macroéconomiques rassurantes, notamment l’indice de confiance des consommateurs américains, au plus haut depuis six mois. Les valeurs industrielles sont recherchées : GE Aerospace (+3,33%), Lockheed Martin (+2,31%) et Honeywell (+0,91%) progressent toutes. Après avoir chuté la veille, les valeurs financières reprennent des couleurs, à l’image de Goldman Sachs (+1,22%), American Express (+0,27%), JPMorgan Chase (+0,40%) ou encore Wells Fargo (+0,89%). Tesla décolle de 8,19%. L’action du constructeur automobile, propriété d’Elon Musk, est motivée par le soutien affiché par le milliardaire à Donald Trump lors de sa campagne, personne ne serait surpris de voir M. Musk nommé ministre de propagande pédagogie économique par son nouveau meilleur ami. Les grandes capitalisations du secteur technologique font une pause, notamment les géants des semi-conducteurs. Qualcomm (-1,16%), Micron (-1,33%), Broadcom (-0,09%) et AMD (-1,24%) ont tous terminé dans le rouge. Nvidia, entré vendredi dans l’indice Dow Jones en remplacement de son concurrent Intel (-0,11%), lâche 0,84%. Les valeurs chinoises cotées à la Bourse de New York perdent du terrain, plombées par les mesures annoncées par le gouvernement chinois pour relancer l’économie du pays, jugées décevantes. Les géants du commerce en ligne PDD (-6,40%), Alibaba (-5,94%) et JD.com (-6,99%) perdent du terrain.
Le SPX et le NDX ne sont pas encore surachetés, contrairement au RTY qui est entré en zone de surchauffe en fin de semaine dernière. Pas de surchauffe à signaler sur le Stoxx Europe 600 (SXXP), qui peine avec sa moyenne mobile 200 jours, il s’échange actuellement à 510,91 contre le 200 jours à 510,67 pts. La volatilité du SPX a encore un peu baissé vendredi, le VIX perd 1,64% et revient à 14,94. Même phénomène sur la volatilité obligataire, MOVE perd 4% à 99,85. Le dollar reste demandé, le Dollar Index (DXY) s’échange à 105,27, la paire eur/usd à 1,0692, il a cassé pas mal de supports en fin de semaine dernière, le niveau de 1,0500 le regarde vers le bas, pour être suivi de près. Nous jetons un coup d’œil aux Fed Funds et voilà ! ils ne prédisent plus qu’une probabilité de 65% d’une réduction de 25 points de base de la Fed le 18 décembre, c’est aussi l’effet Trump. Alors évidemment, le grand blond du retour pourrait être tenté d’ordonner à Jerome Powell de continuer à baisser ses taux mais on a vu à quel point le chef de la Réserve fédérale des États-Unis semble motivé à défendre farouchement l’indépendance de son institution lors de la conférence de presse jeudi soir dernier.
Le pétrole semble encore perdu dans la traduction. Le retour d’une administration favorable aux énergies fossiles n’implique pas de facto un soutien au prix du pétrole. On peut envisager que la mobilité et la transition énergétique soient ralenties mais dans le même temps l’augmentation de la production américaine d’or noir sera probablement facilitée. En l’état, l’impact de l’ouragan Rafael (Golfe du Mexique) et l’annonce de l’OPEP+ de reporter d’un mois l’augmentation de sa production apportent un certain soutien au baril de WTI Light Crude, qui évolue à 70,45 $.
L’or est sujet à des prises de bénéfices une fois que la pression s’est atténuée après les élections, les craintes de guerre civile ou d’autres catastrophes s’évaporant soudainement. La hausse du billet vert et des rendements obligataires constitue un vent contraire pour la relique barbare, prix actuel de 2 669 $ l’once, prochain support de 2 647 $, c’est là que se situe actuellement sa moyenne mobile sur 50 jours.
En Chine, les autorités ont annoncé vendredi un programme de 10.000 milliards de yuans, soit environ 1.300 milliards d’euros, qui vise à alléger la pression de l’endettement des collectivités locales. Le marché en voulait apparemment plus. Dans le même temps, l’inflation chinoise a encore ralenti en octobre et les prix à la production ont continué de plonger. Deux données qui n’augurent rien de bon pour une reprise économique. Enfin, les investissements étrangers dans le pays ont continué de baisser, signe que les financiers, au-delà d’une manne à court terme liée aux récentes annonces gouvernementales, ne reviennent pas vraiment dans le pays.
Il n’est pas encore en fonction mais il est déjà aux commandes. Donald Trump doit rencontrer Joe Biden mercredi, il s’est entretenu au téléphone avec Volodymir Zelenski, en présence de sa nouvelle ombre Elon. Le président élu américain aurait demandé à Vladimir Poutine de « ne pas intensifier la guerre en Ukraine ». Il a demandé à Robert Lightizer de devenir son chef du commerce. Il souhaite au passage se passer du Sénat pour procéder à ses nominations et préparerait le retrait des USA de l’accord de Paris, une surprise monumentale.
Au menu macroéconomique du jour, aux Etats-Unis, l’indice de confiance des consommateurs de l’Université du Michigan (16 heures).
Continental AG abaisse ses prévisions de chiffre d’affaires annuel. ASML enquête sur les raisons d’une panne informatique mondiale qui a affecté ses opérations dans toutes ses installations. IG-Metall demande à la direction de Volkswagen de réduire les salaires. Tesla dépasse les 1 000 milliards de dollars de capitalisation pour la première fois depuis 2022. Règlement de comptes familial chez Estée Lauder, selon le WSJ. Boeing serait sur le point de conclure un accord de financement pour aider son fournisseur Spirit Aero. Le groupe pourrait par ailleurs céder sa filiale Jeppesen pour 6 milliards de dollars. Les États-Unis ont ordonné à TSMC d’arrêter les livraisons à la Chine de puces utilisées dans les applications d’intelligence artificielle, selon Reuters. Toyota souhaite augmenter sa production en Chine dans le cadre d’un changement de stratégie, a appris Reuters. Baidu devrait lancer des lunettes d’intelligence artificielle en novembre.
Cette nuit et ce matin en Asie, les indices s’échangent en ordre dispersé, Tokyo gagne 0,08% à la cloche, Hong Kong rend 1,45%, Shanghai gagne 0,51%, Séoul rend 1,15% et le Nifty50 s’échange à l’équilibre. Le futur SPX progresse de 18 points et l’Europe s’ouvre en hausse de 1,2%.