Les attaques de pirates houthis en mer Rouge perturbent le commerce maritime et ont des conséquences directes sur les prix en Europe. En Belgique, même la fête foraine en ressent les effets, avec une hausse inattendue des prix de la pêche traditionnelle au canard
Les attaques des pirates houthis, qui ciblent depuis plusieurs mois les navires marchands en mer Rouge, commencent à peser lourdement sur le budget belge.
Ces actions perturbent la chaîne d’approvisionnement, augmentant considérablement les coûts de transport de nombreux produits importés d’Asie.
En se rendant à la foire de Liège, notre équipe l’a remarqué. Le prix d’un jeu incontournable de ce lieu a augmenté : la pêche au canard.
Une augmentation due aux itinéraires détournés
Anthony Mastrovalerio, président wallon du Syndicat des industriels forains belges, confirme cette conséquence inattendue : «Le problème, ce sont les pirates Houthis qui attaquent les bateaux transportant nos marchandises en mer Rouge« .
En fait, ces attaques obligent les transporteurs à allonger leurs itinéraires. “Ces attaques ont conduit de nombreux grands opérateurs maritimes à détourner leurs routes habituelles.», explique Didier Van Caillie, professeur de stratégie d’entreprise à l’Université de Liège.
Des milliers de cargos et de pétroliers qui transitaient autrefois par le canal de Suez doivent désormais contourner toute l’Afrique. Un détour de trois semaines qui entraîne une hausse des prix, en un mois le coût du conteneur a doublé.
Les produits volumineux impactés en priorité
Cet allongement de la route se répercute sur les marchandises volumineuses, particulièrement coûteuses à transporter. Thierry Pauwels, grossiste en jouets, constate que certains articles ne sont plus rentables : «Par exemple, pour les grosses peluches, on met moins dans un contenant et puis le prix augmente. On sera donc, à mon avis, sur une augmentation de 25 à 30% pour l’année prochaine« .
Les jouets ne sont pas les seuls concernés. Les vêtements, l’électroménager, les meubles et les pièces automobiles devraient également augmenter de 10 à 35 % en 2025, selon les estimations des professionnels.
Pour les exploitants forains, ces augmentations successives compliquent la gestion de leurs tarifs. Serge Wynands, showman, déplore l’impact de cette situation : «Je ne peux pas trop l’augmenter maintenant« .
Après la crise du Covid et les problèmes d’approvisionnement mondial, les conséquences des attaques houthis s’ajoutent aux défis économiques.
Entreprise belge Economie Houthis