Située au deuxième étage du CLSC Camirand, sur la rue du même nom à Sherbrooke, cette clinique publique IPS est unique en son genre en Estrie, bien que d’autres, privées, existent déjà. Le concept est également relativement récent dans le réseau de la santé québécois.
La Tribune a pu visiter l’établissement pour la première fois, quelques jours avant l’annonce officielle de l’ouverture. Au moment de notre visite, la clinique était en opération depuis le 15 octobre et le rythme de travail allait bon train.
« La clinique est ouverte le jour, mais offre également des rendez-vous à des horaires défavorables, soit le samedi et jusqu’à 20 h le soir », explique Julie Gladu, coordonnatrice des pratiques infirmières avancées au CIUSSS de l’Estrie-CHUS.
Il y a sept salles de consultation, dont certaines où l’IPS peut réaliser des opérations mineures, comme de petites biopsies. Une salle est également dédiée au kinésithérapeute qui travaille avec l’IPS. Elle était également utilisée lors de notre visite, comme plusieurs salles de consultation.
« Il y a actuellement quatre IPS, mais deux autres nous rejoindront après Noël. Nous sommes accompagnés de trois infirmières cliniciennes et de deux infirmières auxiliaires. Une physiothérapeute travaille également ici», indique IPS Marie-Ève Côté.
Avec cette équipe, la clinique peut voir quotidiennement 25 patients orphelins en plus de prendre soin des usagers, comme on peut le faire dans un groupe de médecine familiale, par exemple.
Ces deux clientèles arrivent exclusivement du Guichet d’accès de première ligne (GAP) et du Guichet d’accès pour clientèle orpheline (GACO), deux options offertes par le réseau de la santé pour les patients sans médecin de famille.
Il n’est donc pas possible de prendre rendez-vous pour cette clinique sur ClicSanté par exemple.
Des suivis sont également offerts par téléconsultation par les IP de cette clinique.
Une porte de plus
Le champ de pratique de l’IPS est également assez large. Selon leur spécialité, ils peuvent diagnostiquer des maladies, prescrire des médicaments ou des tests diagnostiques, surveiller des grossesses ou appliquer certains traitements invasifs, par exemple.
« Vous pouvez venir nous voir pour n’importe quel problème de santé. Il n’y a que la santé mentale où on ne peut qu’évaluer, mais pas diagnostiquer », résume Marie-Ève Côté.
À l’approche de l’hiver, la saison des virus respiratoires est également à nos portes. L’année dernière, comme celles d’avant, les services d’urgence de l’Estrie ont subi un coup dur pendant la période des Fêtes.
Le CIUSSS avait déjà l’ouverture d’une telle clinique dans ses plans à l’époque, comme l’a révélé La Tribune sa directrice générale adjointe, Annie Boisvert, en décembre dernier.
«C’est un autre point d’accès pour la première ligne, donc le patient en bénéficiera», explique Julie Gladu.
Et surtout, c’est une bonne façon de mettre à profit l’expertise d’IPS hautement qualifiés du réseau public, soulignent Mme Gladu et Mme Côté.
« C’est enrichissant. On a l’impression d’aider vraiment la population. Personnellement, c’est l’aboutissement du chemin qui mène à une belle pratique autonome de l’IPS », estime ce dernier.
Dans sa vision à long terme, le CIUSSS prévoit ouvrir d’autres cliniques de ce type, mais l’établissement se laissera le temps de « s’y habituer » avec cette première, partage Julie Gladu.