Pendant quelques années, Roxham Road a représenté une brèche ridicule à la frontière canadienne. Des milliers de migrants sont entrés au Canada illégalement (irrégulier pour les âmes sensibles). Depuis mars 2023, un accord entre Justin Trudeau et Joe Biden a stoppé l’hémorragie.
Ce phénomène a commencé lorsque Donald Trump a proféré des menaces contre les immigrés illégaux vivant aux États-Unis. Le miracle canadien, c’est que dès qu’on franchit la frontière, une personne peut acquérir un statut légal en quelques instants. Elle est arrêtée par la GRC et dit instantanément qu’elle veut demander l’asile au pays.
L’entrant, en situation irrégulière quelques minutes auparavant, bénéficie immédiatement du statut de demandeur d’asile. Même si leur cas est frivole (par exemple, une personne qui n’est pas du tout en danger dans son pays d’origine), il faudra attendre deux ou trois ans pour que le système canadien, encombré, examine la demande.
Durant cette période, même sans statut d’immigrant reçu permanent, la personne peut s’établir, travailler, inscrire ses enfants à l’école et bénéficier de la plupart des services. La Cour a même statué que le Québec n’a pas le droit de les priver de services de garde hautement subventionnés. Avouez que c’est tentant d’essayer !
Objectif : déportation
Le retour à la Maison Blanche de Donald Trump change considérablement la donne. L’engagement de Trump est énorme : il promet d’expulser des millions de migrants vivant aux États-Unis. Il veut les ramener dans leur pays.
En fait, ces gens ont quitté leur pays pour une vie meilleure, ils ont fait un long voyage, ils ont pris le pari de vivre illégalement sur le territoire américain. Ils n’ont pas fait tous ces sacrifices pour revenir au point de départ. Ils feront tout pour rester en Amérique du Nord.
Mais si vous regardez une carte, vous verrez qu’il n’y a pas vingt pays riches partageant une frontière avec les États-Unis. Il n’y en a qu’un ! Nous avons toutes les raisons de craindre que plus la menace de Donald Trump devient tangible, plus les migrants clandestins cherchent activement une solution.
Et la seule solution pour beaucoup d’entre eux pourrait bien être de se diriger vers la frontière nord. Petites routes, rangées, chemins sur terres agricoles, chemins sur espaces boisés, il y en a des centaines.
Un accord entre gouvernements a permis de bloquer la route de Roxham, mais en cas de mouvement migratoire extrême, toutes ces routes alternatives seront découvertes et exploitées.
De Cornwall à Pohénégamook, en passant par la Montérégie, l’Estrie, la Beauce, ce sont près de 600 km de frontière terrestre. Dans l’éventualité d’un afflux massif de milliers de personnes désespérées chassées des États-Unis, il est difficile d’imaginer comment les autorités canadiennes pourraient garder la situation sous contrôle.
Et même si Donald Trump ne procède pas à l’expulsion de millions de personnes, il ira assez loin pour que la menace fasse son effet. Que nos gouvernements se préparent !