L’ancien ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire a estimé, jeudi 7 novembre, que le dérapage du déficit public à 6,1% du produit intérieur brut (PIB) était dû “le choix du gouvernement actuel”nier tout “dissimulation” ou “volonté de tromper” sur la situation des comptes publics.
«Quand on me dit que le déficit en 2024 sera à 6,1%, c’est le choix du gouvernement actuel. Et je fournirai toutes les preuves que nous pourrions avoir en 2024, avec des mesures de relance plus rigoureuses, un déficit autour de 5,5 %. Je conteste donc formellement ce chiffre de 6,1% »a déclaré Bruno Le Maire. L’ancien ministre s’est exprimé devant la commission des Finances du Sénat dans le cadre d’une mission d’information sur la dérive des finances publiques.
Selon le projet de loi de finances de fin de gestion présenté mercredi en Conseil des ministres, le déficit public s’élèvera à 6,1% du PIB en 2024. Il était prévu à 4,4% dans le projet de loi de finances. initialement présenté à l’automne 2023, puis porté à 5,1% au printemps par le précédent gouvernement, dans lequel Bruno Le Maire a dirigé Bercy pendant plus de sept ans.
Des revenus en baisse
« Il n’y avait aucune faute, aucune dissimulation, aucune volonté de tromper. Il y a eu fondamentalement une erreur technique grave dans l’évaluation des revenus dont nous payons le prix”a développé l’ancien ministre, parti enseigner à Lausanne.
Les revenus étaient initialement estimés à 41,5 milliards d’euros au-dessus de ce qu’ils seront réellement en 2024, tandis que la croissance a été révisée à 1,4%, soit 1,1%.
Bruno Le Maire a insisté sur le fait que “jamais, à aucun moment, ni le cabinet, ni a fortiori le ministre, ne disent mot sur l’évaluation des recettes”qui est un exercice « techniques ». Il y a « imperméabilisation totale »il a ajouté. « Le ministre ne fait aucun commentaire. L’homme politique ne commente pas et, d’ailleurs, c’est peut-être une bonne chose, car si l’homme politique commençait à s’impliquer dans l’évaluation des recettes, on crierait à la manipulation. »
Il a également souligné que le gouvernement précédent avait dépensé massivement pour soutenir les ménages et les entreprises lors des crises successives, avant d’engager des mesures d’économies face à l’augmentation de la dette publique française. L’ancien ministre a déclaré qu’il “résisté” à quelque 400 milliards de dépenses supplémentaires qui étaient alors réclamées par les parlementaires de tous bords.