À peine quelques mois après un nouvel investissement de plus de 400 millions de dollars du gouvernement Legault dans le programme d’avions A220, on apprend que près d’un avion sur cinq est immobilisé au sol en raison d’un problème moteur.
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Selon les données des sites spécialisés Planespotters.net et Cirium, 64 avions A220 sont actuellement cloués au sol dans le monde, soit environ 17 % des quelque 286 appareils en service chez les compagnies aériennes.
Chez Air Canada, pas moins de huit des 33 avions A220 sont cloués au sol, soit 24 % du total. Chez Air France, la proportion atteint 23 % tandis que, chez Delta Air Lines, elle s’élève à 15 %.
Ce qui est en cause, ce sont des erreurs de fabrication qui ont rendu certaines pièces métalliques des moteurs Pratt & Whitney (P&W) moins durables et moins fiables. Les avions Airbus A320neo et Embraer E2 sont également concernés.
Les travaux de réparation prennent entre 250 et 300 jours, de sorte que des dizaines d’avions continueront d’être immortalisés simultanément jusqu’à fin 2026, notait récemment la publication spécialisée. VolGlobal.
«Des pertes importantes»
«Tous ces avions cloués au sol causent quand même des pertes importantes», constate Mehran Ebrahimi, professeur à l’UQAM et expert en aéronautique.
Mehran Ebrahimi, professeur à l’UQAM et directeur de l’Observatoire international de l’aéronautique et de l’aviation civile.
Photo fournie par l’UQAM
Cet été, le directeur financier d’Air Canada, John Di Bert, a déclaré que le transporteur s’attendait à recevoir une compensation de la part de P&W « pour compenser une partie des coûts supplémentaires encourus ».
Chez Airbus Canada, à Mirabel, une porte-parole, Annabelle Duchesne, s’est voulue rassurante.
“Nos équipes s’efforcent de travailler en étroite collaboration avec Pratt & Whitney pour mettre en œuvre des solutions pour nos clients, résoudre les problèmes en service et continuer à améliorer la durabilité des moteurs”, a-t-elle déclaré.
Rappelons que les contribuables québécois ont investi plus de 2 milliards de dollars dans l’ancienne Bombardier C Series depuis 2016. Le Québec a réinvesti 413 millions de dollars cet été. Le gouvernement détient une participation de 25 % dans le programme.
Malgré tout, M. Ebrahimi ne croit pas que le problème moteur nuise aux ventes de l’A220, estimant que l’avion reste le plus performant de sa catégorie.
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