Restructuration de Chrono Aviation | L’offre de Péladeau l’emporte sur celle de Luc Poirier

Les actifs de Chrono Aviation seront vendus à une société contrôlée par Pierre Karl Péladeau, tranche la Cour supérieure du Québec. L’offre de dernière minute de l’entrepreneur et investisseur Luc Poirier était tout simplement « irrecevable ».

Rendue lundi, cette décision du juge Jacques G. Bouchard devrait permettre au spécialiste québécois des vols nolisés de sortir de l’insolvabilité en plus de restituer 37 millions à ses créanciers garantis, un groupe dont fait partie Investissement Québec (IQ), le bras investisseur de l’État québécois. .

“La transaction telle que proposée apparaît nécessaire, raisonnable et pleinement justifiée dans les circonstances”, écrit le magistrat dans une décision de 28 pages.

Sous la protection du Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC) depuis le 18 octobre, Chrono souhaite vendre son terminal privé de l’Aéroport de Montréal, situé dans l’arrondissement de Saint-Hubert, à Longueuil, à Starlink Aviation.

Contrôlée par M. Péladeau, cette entreprise exploite déjà un terminal privé sur l’avenue Ryan, à l’extrémité est du terrain de l’aéroport Montréal-Trudeau. Ses services sont particulièrement appréciés par une clientèle capable de payer des tarifs de plusieurs milliers de dollars de l’heure pour voyager en jet privé.

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PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE ARCHIVES

Pierre Karl Péladeau

Outre le continent, Starlink sera désormais bien implanté dans la banlieue sud du continent avec un autre terminal privé. Cette transaction a été recommandée par le contrôleur Deloitte et appuyée par les créanciers garantis de Chrono, dont la Banque Nationale.

Manifestants licenciés

Ce projet n’a toutefois pas plu aux actionnaires minoritaires de Chrono, puisqu’ils seront exclus du jeu, ce qui leur fera perdre de l’argent. Ils détiennent également des créances non garanties pour un montant d’environ 5,2 millions.

Ils ont demandé au tribunal de prendre un peu plus de temps pour permettre au groupe de M. Poirier de se faire entendre. Selon eux, le processus mené par Deloitte était « fictif », donc visait uniquement à favoriser Starlink, et d’autres offres « sérieuses » n’ont pas été prises en compte.

Le juge Bouchard ne souscrit pas à cette théorie. En fait, le magistrat estime que ce front commun des manifestants n’était qu’une stratégie pour rester actionnaire de Chrono à l’issue de la restructuration judiciaire.

“Il s’agit évidemment d’un objectif jugé illégitime par la jurisprudence en la matière”, a estimé le magistrat. Une fois passées au crible les preuves, les allégations accusatrices, voire tendancieuses, soulevées par la contestation sont complètement détruites. »

En entretien avec La presseLe 28 octobre, Luc Poirier a déclaré avoir offert 30 millions pour acquérir uniquement les immeubles de Chrono situés dans la banlieue sud de Montréal, soit le terminal privé et les terrains excédentaires attenants.

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PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE ARCHIVES

Investisseur immobilier Luc Poirier

Le 31 octobre, l’entrepreneur et ses associés ont adressé au contrôleur une offre de financement intérimaire de 1,5 million afin de permettre la poursuite des activités de Chrono dans l’espoir de dynamiser leur proposition.

En contrepartie, le groupe de M. Poirier voulait devancer les créanciers garantis sur la liste prioritaire.

« Quant à la proposition tardive de financement temporaire adressée au contrôleur […] c’est inadmissible, affirme le juge Bouchard. En tout état de cause, il apparaît qu’elle ne recevrait clairement pas l’aval des créanciers garantis puisque ces derniers n’accepteraient évidemment pas de céder leur rang de priorité, comme cela est requis. »

Parmi les dettes que l’offre de Starlink honorera, il y a une dette de 5,2 millions envers la Banque de développement du Canada et une autre de 4,5 millions envers IQ. L’entreprise publique québécoise risque toutefois de perdre plus de 5 millions de dollars en débentures – des titres de créance qui n’étaient que partiellement garantis.

Avec les informations de Hugo Joncas, La presse

Chrono Aviation en bref :

  • Année de fondation : 2012
  • Siège social : Québec
  • Nombre d’employés : 330
  • Flotte : 14 avions
  • Slots : vols charters, transport de marchandises, terminal privé, maintenance
  • Empreinte géographique : Aéroport de Québec et MET – Aéroport Métropolitain de Montréal

Apprendre encore plus

  • 75 millions
    Total des créances de Chrono Aviation au moment de la demande de protection auprès de ses créanciers.

    Deloitte

 
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